Origine et histoire du Château de la Guerche
Le château de La Guerche se dresse sur la rive tourangelle de la Creuse, au cœur du village de La Guerche en Indre-et-Loire. La plus ancienne mention connue situe Pierre de La Guerche comme seigneur en 1040 ; un castrum y est attesté en 1095 et relevait de l'ancienne baronnie de Preuilly. La seigneurie passa ensuite entre plusieurs familles avant d'être élevée en vicomté sous Jean de l'Isle-Ogier, puis d'être acquise en 1450 par André de Villequier au moment de son mariage avec Antoinette de Maignelais. Des travaux sont engagés au milieu du XVe siècle, en particulier autour du châtelet d'entrée, puis le château actuel est très vraisemblablement édifié à la fin du XVe siècle par Artus de Villequier. Au XVIe siècle les Villequier résident régulièrement au château, qui reçoit notamment Catherine de Médicis et Henri III. En 1592, pendant les guerres de Religion, le site est pris et pillé. Vers 1650, César d'Aumont, héritier des Villequier, reconstruit le corps sud-est et harmonise la façade ; la partie orientale de l'aile sud-est est également remaniée au XVIIe siècle par les d'Aumont. Le château subit des destructions en 1794, avec démolition des toitures et du dernier étage, puis des restaurations sont entreprises à partir de 1829 par Raoul de Croy et ses descendants, qui déplacent l'accès au nord et aménagent un parc paysager planté vers 1830-1831. L'architecte Henri Lafargue reçoit la charge de restaurer l'aile d'Aumont à partir de 1906. Le plan primitif paraît avoir été un carré régulier ; deux ailes subsistent en équerre autour d'une cour carrée d'environ 40 mètres de côté : l'aile sud, comprenant le châtelet d'entrée et le corps de logis d'Aumont, est orientée vers le débouché du pont sur le village, et l'aile ouest, qui abrite le corps de logis Villequier, s'appuie sur deux niveaux de casemates et fonde une trentaine de mètres d'élévation dans le lit de la rivière. Une troisième aile au nord, sans doute un portique donnant sur les jardins, est attestée par les archives ; le quatrième côté était probablement clos par un mur ou des communs. Le salpêtre provoque la ruine puis, au début du XIXe siècle, le démantèlement d'un étage en surcroît, entraînant la disparition des lucarnes, du chemin de ronde extérieur et des coursières ; subsistent toutefois les portes d'accès des coursières à la tour d'escalier sud et une colonne de l'arcature de la coursière de l'aile sud-ouest. La tour orientale est relevée vers 1840, les douves alimentées par la Creuse sont comblées au XIXe siècle et un portail est ajouté sur la place de la mairie au même siècle ; le niveau de la cour est abaissé d'environ un mètre au XXe siècle et les communs portent la date de 1836. Le château appartient aujourd'hui à la famille De Crouy-Chanel et il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 13 mars 1944.
