Château de la Hallière à Digny dans l'Eure-et-Loir

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de la Hallière

  • La Hallière
  • 28250 Digny
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
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Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Château de la Hallière
Crédit photo : Grefeuille - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château ; salon, salle à maner, quatre chambres à alcôves et petit salon polygonal avec leur décor ; cour d'honneur avec sa grille et son portail d'entrée ; façades et toitures desdeux pavillons d'entrée et des communs, y compris la fuye ; allée d'accès (cad. K 108, 109, 151, 152) : inscription par arrêté du 19 avril 1972

Origine et histoire du Château de la Hallière

Le château de la Hallière, situé sur la commune de Digny (Eure‑et‑Loir), remplace l'ancien manoir de la Hallière et jouxte le manoir du Romphaye avec lequel il a partagé son histoire. Le logis seigneurial primitif, décrit en 1772 comme une maison comportant notamment deux chambres basses et hautes, cuisine, offices, laiterie, puits extérieur et communs (écurie, bergerie, grange, étable, logis du fermier), a été en grande partie démoli après 1781 pour laisser place au nouveau château. La construction du nouvel édifice, confiée à un maître d'œuvre chartrain et commandée par Dupont, date d'environ 1785. Le château se présente extérieurement comme un long quadrilatère en brique rose, flanqué de deux pavillons légèrement en saillie, avec un avant-corps central en pierres de taille remanié sous la Restauration. Cet avant-corps axial, étroit, porte un balcon au premier étage soutenu par des colonnes jumelées ; les frontons des pavillons, l'entablement à modillons et la partie centrale décorée de colonnes ont également été modifiés à la Restauration. Le blason de la famille du Tillet, une croix pattée inspirée de la croix de Malte, a été ajouté sur le fronton et sur la grille d'entrée. Les pavillons latéraux sont surmontés d'un fronton percé d'un oculus et coiffés d'un toit de type Mansart surmonté d'une sorte de dôme à pans concaves ; la façade arrière est plus simple. La cour d'honneur est délimitée par une grille en fer forgé encadrée par deux pavillons carrés coiffés d'une toiture pyramidale, l'ensemble précédé d'une grille d'entrée encadrée de pavillons. Perpendiculaires au château, les communs forment un bâtiment bas et long d'où émergent un colombier rond surmonté d'un lanternon et un porche en plein cintre qui sert d'entrée à la basse-cour. Au rez-de-chaussée, l'aménagement intérieur, tel qu'il existait vers la fin du XVIIIe siècle, comprenait la cuisine et son office, une salle servant de garde‑manger, la salle à manger, un salon avec escalier dérobé, des chambres et une salle de billard donnant sur la basse-cour ; à l'étage, de vastes chambres dont une chambre à alcôve, une pièce aménagée en chapelle et les appartements « de Monsieur et de Madame » avec cabinet de toilette et garde‑robe. Le second étage était occupé par une enfilade de pièces desservies par un corridor et diverses petites chambres de domestiques complétaient l'ensemble. L'avis d'adjudication de janvier 1791 décrit le domaine comme un « très beau château bâti à neuf » avec vestibule, salles de réception, huit à dix appartements de maître, greniers et caves, une avenue bordée de contre‑allées fermée par une grande grille, un parterre derrière le château entouré de fossés remplis d'eau, des logements pour le jardinier et le garde, écurie, basse‑cour, garenne, parc avec pièce d'eau et une ferme neuve attenante. Classé monument historique le 19 avril 1972, l'édifice conserve des boiseries Louis XVI au rez‑de‑chaussée et un petit salon hexagonal orné de panneaux peints au « chinois » sur fond vert d'eau, apportés de la région parisienne. Des dépendances et aménagements complémentaires ont été ajoutés au XIXe siècle : une chapelle privée vers 1887 et une orangerie vers 1889. Sur les plans anciens — cartes de Cassini, atlas de Trudaine, plan de 1781 établi par Pierre‑Jacques Tastemain et cadastre napoléonien de 1812 — l'évolution du bâti et du parc est bien lisible, le cadastre de 1812 montrant le château dans sa forme actuelle et attestant l'indépendance du domaine par rapport au manoir du Romphaye grâce à la grande avenue rectiligne reliant directement le château à la route de Digny. Sur le plan foncier et successoral, la seigneurie relève autrefois de la généralité d'Alençon et du fief de Beaussart ; après diverses transmissions et ventes au XVIIIe siècle, Armand Dupont acquiert la seigneurie en 1772 et entreprend la construction du château. Armand Dupont décède en 1789 et le domaine est adjugé au vicomte Testu de Balincourt le 29 janvier 1791, lequel procède ensuite à d'importants achats de fermes et terres voisines. Le 3 décembre 1794, la Hallière et une grande partie de son mobilier sont vendus à Gabriel‑Étienne Dutillet, dont la famille est propriétaire depuis lors. Ainsi le château a conservé, malgré des remaniements, l'aspect général du château de la fin du XVIIIe siècle enrichi d'éléments ajoutés au XIXe et protégé au titre des monuments historiques.

Liens externes