Château de La Haye-du-Puits dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de La Haye-du-Puits

  • Place du Champ de Foire
  • 50250 La Haye-du-Puits
Château de La Haye-du-Puits
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Château de La Haye-du-Puits
Crédit photo : Xfigpower - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Château (ruines de l'ancien) : classement par liste de 1840

Origine et histoire du Château de La Haye-du-Puits

Le site des ruines de l'ancien château de La Haye-du-Puits se situe à l'entrée nord du bourg, sur la droite de la route menant à Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans la commune nouvelle de La Haye, département de la Manche. Édifié sur une motte castrale en tronc de cône des XIe–XIIe siècles, le château fut le siège d'une baronnie normande importante. Selon la tradition normande, sa fondation serait attribuée à Richard Turstin Haldup, attribution qui n'est pas confirmée par des preuves formelles. Le château est mentionné dans les textes en 1082 en lien avec une donation du comte Robert de Mortain, et la filiation des seigneurs apparaît pleinement dans les sources au milieu du XIIe siècle. La seigneurie passa ensuite entre plusieurs familles — La Haye, du Hommet, Mortemer — avant d'être vendue au milieu du XIVe siècle, puis transmise ou acquise successivement par les Campion, Colombières, Cerisay, Magneville et d'autres possesseurs cités jusqu'à la Révolution. Au début du XVIe siècle, Arthur de Magneville entreprit des travaux de réaménagement de la basse-cour dont subsistent des vestiges. Le château subit de nombreuses destructions : une grande partie des murailles s'écroula dès 1850, les restes furent encore endommagés lors de la bataille de La Haye-du-Puits en 1944 et l'ensemble fut largement démoli et arasé au début des années 1830.

La motte, aujourd'hui très érodée et aménagée en petites terrasses, mesure entre six et sept mètres de hauteur et sa base est flanquée d'un imposant monument aux morts. Les élévations antérieures sont connues par des dessins réalisés vers 1820 pour Charles de Gerville et par une lithographie de Godefroy Engelmann publiée en 1825. L'élément le mieux conservé est la tour-porte quadrangulaire de trois étages, remaniée aux XVe et XVIe siècles ; elle présente des baies percées à la période moderne, un couronnement de mâchicoulis reposant sur de larges corbeaux, et une tourelle octogonale de style Renaissance. Cette tour, d'environ cinq mètres de côté et d'une hauteur totale dépassant vingt mètres depuis la route, est percée d'un passage piétonnier en arc brisé précédé d'une herse dont le système de relevage est encore visible, et elle conserve les dispositifs d'accueil d'un pont-levis. Un escalier à vis de 72 marches dessert les étages supérieurs ; deux d'entre eux, équipés de cheminées, communiquaient avec des bâtiments résidentiels adossés à l'intérieur du rempart. La salle du rez-de-chaussée a partiellement gardé son plafond voûté. Selon Charles de Gerville, ces bâtiments occupaient encore, au XVIIIe siècle, une grande salle qui prenait presque tout le rez-de-chaussée.

Les indications archéologiques et typologiques ont conduit Christian Corvisier à rapprocher la motte d'un type shell-keep d'époque ducale, de rare occurrence dans la région ; cette hypothèse se fonde sur la présence d'arrachements de courtines autour de la tour-porte et sur la comparaison avec d'autres shell-keeps normands mieux documentés, tels qu'Argentan et Vatteville-la-Rue. D'autres donjons annulaires cotentins désormais disparus, comme ceux de Carentan et de Néhou, présentaient également une haute tour-porte contrôlant l'accès à des bâtiments intérieurs. En vis-à-vis de la rue subsiste un « second château », ancien manoir élevé par Arthur de Magneville au début du XVIe siècle et remanié aux XVIe–XVIIe siècles ; construit de l'autre côté des douves, il donne l'apparence d'une basse-cour, comporte plusieurs tours, une cave voûtée et une porte Renaissance ouvragée.

Au XIIe siècle, l'honneur de La Haye rassemblait vingt-six fiefs répartis entre deux chefs-lieux, La Haye et Le Plessis, et couvrait de nombreuses paroisses du Cotentin, depuis le Plessis jusqu'aux côtes et à la lisière de la forêt de Brix. Les ruines de l'ancien château sont classées au titre des monuments historiques sur la liste de 1840. Les représentations anciennes — dessins de Charles de Gerville et lithographie de Godefroy Engelmann — ainsi que les vestiges visibles aujourd'hui permettent d'apprécier l'évolution du site du XIe siècle à la période moderne.

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