Château de la Marthonye à Saint-Jean-de-Côle en Dordogne

Crédit photo : Père Igor - Sous licence Creative Commons

Propriété privée

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire du Château de la Marthonye

Le château de La Marthonie, ou de la Marthonye, se situe à Saint-Jean-de-Côle, en Dordogne. Dès le XIIIe siècle la terre dépendait de la vicomté de Limoges et relevait du roi de France. La famille de La Marthonie, originaire de Milhac‑de‑Nontron, est citée dans des actes locaux dès 1256. Le château protégeait la région de Thiviers ainsi que le prieuré de Saint‑Jean‑de‑Côle, administré par des chanoines réguliers de Saint‑Augustin ; selon le Père Dupuy, le prieuré aurait été fondé par Raynaud de Thiviers et placé sous la protection du pape Célestin III en 1192. Une forteresse plus ancienne paraît avoir existé avant la reconstruction, comme en témoignent des vestiges de tour. Au cours de la guerre de Cent Ans, les Anglais prirent le village en 1394, l’occupèrent et fortifièrent la place, puis furent chassés en 1405 par le sire d’Albret ; le château en fut ruiné. La reconstruction du logis principal commença à la fin du XVe siècle sous Étienne de La Marthonie, qui avait épousé Isabeau de Pompadour en 1481, et s’acheva au début du XVIe siècle par son fils Pierre Mondot de La Marthonie. Le corps de logis de la fin du XVe siècle, typique des gentilhommières du Périgord, allie confort et caractéristiques défensives : il était flanqué de deux tours carrées aux angles et d’une tour ronde centrale abritant l’escalier, le tout coiffé de mâchicoulis, permettant la défense contre bandes armées et routiers. Pendant les guerres de religion, le village fut pillé par les protestants en 1569. Dans la première moitié du XVIIe siècle on ajouta une aile perpendiculaire au logis du XVe siècle ; les nouveaux appartements furent raccordés aux anciens par un escalier à volées droites soutenues par des arcs et une galerie à arcades en anse de panier s’ouvrit au rez‑de‑chaussée côté cour. Un escalier de plan carré fut également aménagé dans l’une des tours du XVe siècle. Vers 1650 la terre de La Marthonie fut érigée en marquisat au profit d’un descendant de la famille. Au XVIIIe siècle on adjoignit un grand pavillon d’angle donnant sur les jardins et un porche d’entrée avec fronton sur la façade postérieure. Par alliances et successions, la seigneurie passa ensuite, au XVIIIe siècle, entre autres mains familiales : Marie de Beynac, héritière de La Marthonie, épousa César‑Phœbus‑François de Bonneval (1703‑1765) ; par testament du 3 janvier 1768 elle légua La Marthonie à ses neveux Pierre et Marie‑Claude de Beynac, et Marie‑Claude, devenue épouse de Christophe de Beaumont du Repaire, prit possession du château le 7 novembre 1774. Les propriétaires émigrèrent en 1793 et la terre fut vendue comme bien national ; une partie fut rachetée vers 1830 par un autre comte de Beaumont. Le château a été classé au titre des monuments historiques le 9 octobre 1943.

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