Origine et histoire du Château de la Mormaire
Le château de la Mormaire est un château fort situé dans la commune de Grosrouvre, dans le département des Yvelines. Les mentions anciennes du lieu apparaissent sous diverses formes : Milon de Mortuo-Mari (1142), Nicholaus de Mortua-Mari (1239), Mormère (1635), Mohr-mer (1681), Morte-mer (1703), La Mormets vers 1757 et La Mormaire vers 1850. L'étymologie proposée, issue de la langue d'oïl, fait dériver le toponyme du latin mortum « mort, au sens de dormant, stagnant » et de mare « mer, grande étendue d'eau non salée », signifiant ainsi le lieu de la grande étendue d'eau stagnante ou grand marais. Cette interprétation topographique peut être rapprochée de celle de l'abbaye de Mortemer (Oise). Au fil des siècles, la seigneurie de La Mormaire fut détenue par plusieurs familles : en 1556 Miles d'(H)aligre, en 1574-1576 Louis de Manneville, en 1582 Laurent Regnard — conseiller et secrétaire du roi Henri III, domicilié à Paris rue Saint-André-des-Arts — qui réunit ensuite les fiefs de La Mandreux (1606) et de La Noue (1612) et fit reconstruire le château actuel. Par la suite se succédèrent Charles Regnard (1635), Jacques Regnard (1653) puis Charles-Laurent de Chennevières, écuyer et président en l'élection de Paris, mentionné en 1681, 1685 et 1691. En 1748, la veuve de P.-François de Moncrif provoca la vente de la seigneurie. En 1762, Claude Nicolas Peteau, mousquetaire, est seigneur de la Mormaire ; la famille Peteau, anoblie en Petau de Maulette par Louis XV, posséda plusieurs châteaux de la région, dont la Mormaire et la Couarde, bâtit le manoir de Maulette et s'établit à Montfort-l'Amaury, où une rue porte le nom de Petau de Maulette. Le château passa ensuite entre les mains du patron de presse Hippolyte Auguste Marinoni, puis du financier Robert Cottin, gendre du ministre Maurice Richard. Il appartient aujourd'hui à l'homme d'affaires François Pinault. L'inscription au titre des monuments historiques date du 17 décembre 1990 et concerne à la fois le château datant du XVIIe siècle et le parc réaménagé à la fin du XXe siècle.
