Période
4e quart XVe siècle, XVIe siècle
Patrimoine classé
Le château en totalité (cad. BI 188 (pont et terrasse), 189, 190, 192, 193 (château), 195, 196, 609, 610, 611, 612 (douves), 607, 608 (emprise des anciennes douves)) : inscription par arrêté du 26 avril 2013
Origine et histoire du Château de la Mothe-Gajac
Le château de Gajac, ou château de la Mothe-Gajac, se situe à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), près de l'intersection de l'avenue Descartes et de la rue Charles-Daumel. Édifié au XIVe ou au XVe siècle, il a été acquis au milieu du XVIe siècle par Pierre Eyquem (Ayquem) de Montaigne, oncle de l'écrivain, et est resté dans la famille jusqu'à la Révolution. Le château, de plan quadrangulaire, est flanqué de quatre tours d'angle — trois rondes et une carrée qui abrite la chapelle — et entouré de douves en eau sur trois côtés ; un petit pont enjambe le fossé ouest et l'entrée principale se situe au centre de la face est, accessible autrefois par une allée devenue la rue Alfred de Musset. Modifié aux XVIIe et XVIIIe siècles, il fut attaqué pendant les guerres de Religion et vendu comme bien national pendant la Révolution après que ses propriétaires aient été portés sur la liste des émigrés. Le docteur Arnaud Alcide Castaing nota en 1946 que les adjonctions du XVIIIe siècle avaient changé l'aspect du château, mais que les effondrements dus aux bombardements d'avril-mai 1944 avaient mis au jour des murailles médiévales et révélé, entre deux murs doublés, une voûte formant une galerie au rez-de-chaussée et un chemin de ronde donnant accès au premier étage des tours. Selon cette description, chaque tour comportait au rez-de-chaussée une pièce voûtée en pierre et, au-dessus, une pièce couverte d'une charpente en bois. En 2015, la tour carrée présentait une couverture à quatre pans surmontée d'un motif en forme d'oiseau aux ailes déployées, la tour nord-ouest une couverture conique récente, la tour sud-ouest une toiture à neuf secteurs et la tour sud-est restait découverte ; une couverture distincte à quatre pans couronne l'entrée. La chapelle, placée à l'extrémité des bâtiments et accessible par une petite cour fermée, était jugée en bon état et ornée de plusieurs tableaux lors d'une visite du vicaire général Camiran en 1787, qui recommanda le renouvellement de la permission d'usage. Implanté peut-être sur une motte castrale, l'ensemble occupe une position qui permettait de surveiller la rive droite de la Jalle près du grand chemin de Bordeaux à Lacanau ; la première mention du site remonte à 1289, mais le bâtiment actuel a été reconstruit après la guerre de Cent Ans. Le monument a changé de mains à plusieurs reprises : il apparaît successivement lié à des familles et seigneurs nommés dans les sources des XIVe au XVIe siècles, puis est acquis par Mme de Basterot en 1786 avant d'être confisqué et vendu comme bien national à la Révolution. En 1943, un blockhaus fut construit devant le château. Classé progressivement, il a d'abord vu ses façades et toitures inscrites en 1988 (à l'exclusion des toitures des tours), puis la totalité du château, y compris le pont, la terrasse et l'emprise des douves, a été inscrite aux monuments historiques par arrêté de 2013, qui a abrogé l'arrêté de 1988. Aujourd'hui, bien que peu mis en valeur et enserré par des lotissements et un centre commercial, il demeure l'un des rares châteaux forts subsistants dans la région bordelaise.