Origine et histoire du Château de la Motte
Le château de La Motte se situe à Château-Renard, dans le Loiret, en région Centre-Val de Loire. Selon la tradition, il aurait été fondé en 910 par Fromont de Sens, puis abandonné par son fils Renaud au profit du château-haut, aujourd'hui en ruines. Il s’agissait d’un château fort bâti sur un terre-plein de plan octogonal, entouré de douves alimentées par la rivière Ouanne. Au Moyen Âge, la seigneurie appartint à la maison de Courtenay, puis passa aux Sully et aux La Trémoïlle. En 1531, Jacqueline de La Trémoïlle vendit La Motte à Louise de Montmorency, veuve de Gaspard Ier de Coligny, qui le transmit à leur fils Gaspard II de Coligny, chef du parti protestant, assassiné lors de la Saint-Barthélemy. Le château fut détruit en 1561 par les troupes royales pendant les guerres de Religion. La seigneurie et les ruines furent rachetées par Louise de Coligny, qui, après ses mariages avec Charles de Téligny puis Guillaume Ier d'Orange-Nassau, fit reconstruire vers 1609 le château actuel sur les fondations précédentes, sans toutefois y résider. La Motte passa ensuite dans la maison d'Orange-Nassau, entre les mains de Frédéric-Henri, puis de Guillaume II et de son fils. Pendant la minorité de Guillaume III d'Orange-Nassau, La Motte fut achetée en 1661 par Élisabeth Souchon, veuve de Jacques d'Amat. En 1680, le domaine revint à Antoine d'Aquin, premier médecin du roi, puis à son fils Antoine II d'Aquin, enfin à Louis et Élisabeth d'Aquin. En 1755, la famille d'Aquin vendit La Motte à Jean-Pierre de Fougeret, qui y mourut en 1756 ; son fils Jean de Fougeret, receveur général des finances, fit restaurer le château par l'architecte Guillaume-Martin Couture. En 1779, Jean de Fougeret acquit par échange la seigneurie du château-haut qu'il réunit à celle de La Motte. Au printemps 1787, Jacques Necker et Suzanne Curchod séjournèrent à La Motte à l'invitation de Jean de Fougeret, pendant l'exil qui leur était imposé. Jean de Fougeret avait épousé en 1762 Anne-Françoise Doutremont, qui fonda en 1784 la Société de Charité Maternelle, patronnée par la reine Marie-Antoinette et considérée comme précurseur de la sécurité sociale. Pendant la Terreur, Jean de Fougeret fut incarcéré, jugé et guillotiné en 1794 ; sa veuve et leurs filles revinrent ensuite habiter La Motte et vendirent la propriété en 1807 à Charles de Baert. La Motte passa ensuite dans la descendance de Charles de Baert, par Henriette de Baert, puis Léontine Le Peletier des Forts, Conrad Tardieu de Maleissye et Marguerite de Maleissye ; les neveux de cette dernière cédèrent la propriété à Maître Pierre Havet, avant son acquisition en 1961 par la famille Locher. Le château fut occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et demeure aujourd'hui une propriété privée. Les façades, les toitures, les douves et le pont du château de La Motte sont classés au titre des monuments historiques par un arrêté du 15 mars 1945. Bâti en brique et pierre sur un terre-plein de plan octogonal entouré d'eau, le château occupe cinq des huit côtés de cet îlot. Trois corps de logis, coiffés de hautes toitures indépendantes, font face à l'entrée et sont prolongés par deux ailes plus basses ; deux tours et quatre tourelles marquent les angles du terre-plein, accessible par un pont dormant en pierre.