Château de la Motte-Glain à La Chapelle-Glain en Loire-Atlantique

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de la Motte-Glain

  • La Motte Glain 
  • 44670 La Chapelle-Glain
Château de la Motte-Glain
Château de la Motte-Glain
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Château de la Motte-Glain
Crédit photo : Mdupoignard - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

le château à l'exception des parties classées : inscription par arrêté du 7 janvier 1926 ; le châtelet ; le mur du fond de l'ancien cellier et de l'ancien pressoir, aujourd'hui démolis, avec ses ouvertures ; le bâtiment ruiné ; le logis seigneurial à la suite et en retour jusques et y compris la chapelle : classement par arrêté du 6 juillet 1929

Origine et histoire du Château de la Motte-Glain

Le château de la Motte-Glain est un château de style Louis XII situé près de La Chapelle-Glain, à la limite historique entre le duché de Bretagne et le pays angevin, en Loire-Atlantique. Construit sur une ancienne forteresse des sires de Rougé, il est le premier des trois châteaux que Pierre de Rohan-Gié fit reconstruire et conserve un fort héritage médiéval ainsi qu'un gothique finissant. La fortification s'inscrit dans les reconstructions menées à la fin du XVe et au début du XVIe siècle dans les Marches de Bretagne. Le nom La Motte-Glain semblerait renvoyer à Glain de Rougé, seigneur de la Chapelle-Glain, connu par une mention liée à la dîme de l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil. Des prospections archéologiques depuis les années 1990 ont cherché les traces d'une motte castrale, situant des hypothèses dans les bois, sous l'étang au nord ou sous la tour sud du logis Rohan ; une prospection de 2008 infirme cependant la présence d'une construction dans les bois. Une lettre de 1226 de Bonabes de Rougé à l'abbaye des Toussaint d'Angers atteste l'existence d'un château à la Motte-Glain. Après la lignée des Rougé, le château passa à Patry de Châtreaugiron puis, en 1440, à la famille des Penhoët, qui le fit reconstruire sous Guillaume de Penhoët. Pierre de Rohan-Gié acquit la terre en 1475 par mariage et entreprit d'importants travaux à partir des années 1480, réalisant la quasi-totalité des bâtiments dans les années 1490. Les archives de construction sont fragmentaires : aucun architecte ou maître d'œuvre connu, et une seule source mentionne les matériaux employés. Les réalisations de Pierre de Rohan comprennent le châtelet d'entrée, le cellier, les écuries, les fermes, le grand logis Rohan et probablement la chapelle ; le chantier resta toutefois inachevé à sa mort. Le roi Charles VIII et Anne de Bretagne furent reçus au château en 1497, alors que certains éléments restaient inachevés. Les Rohan conservèrent la possession jusqu'en 1635, lorsque Louis VIII de Rohan-Guéméné vendit l'ensemble à Michel Le Lou. Pendant la Fronde, des gens d'armes endommagèrent le château, et en 1652 le roi interdit toute fortification et le logement de troupes ; en compensation, le seigneur obtint l'autorisation d'apposer des fleurs de lys sur la façade du logis. À la Révolution le château fut relativement préservé, les armoiries des seigneurs furent martelées et les archives brûlèrent en 1793 ; le site fut pillé en 1815 durant les Cent-Jours. Par héritage puis mariage, la propriété passa de la famille Robineau de Rochequairie aux Charette en 1877, fut restaurée en 1898, puis acquise par la famille Robert de Lézardière en 1979. D'importantes campagnes de restauration ont eu lieu depuis l'acquisition : la chapelle (1980–1984), les lucarnes du châtelet (1990), le mur d'enceinte ouest (1997) et la tour d'escalier sud avec le châtelet (2014–2017). Plusieurs éléments du château sont protégés au titre des monuments historiques : châtelet, cellier, ruines du pressoir, chapelle, logis, toitures et murs, inscrits en 1926 et classés en 1929. Construits en schiste et tuffeau avec toiture en ardoise et quelques reprises en brique, les bâtiments reposent sur des sols en carreaux de terre cuite ; le tuffeau se retrouve principalement dans les constructions de la période Rohan. Le schiste provient d'exploitations locales situées au nord du site, la chaux de Saffré et le tuffeau ainsi que les carreaux de terre cuite d'Anjou, transportés depuis Ingrandes par charges de deux bœufs à un prix documenté ; on y trouve aussi des pierres de grès roussard en remploi. Le vieux logis, érigé au XVe siècle, offre plusieurs salles au rez-de-chaussée et une grande salle d'honneur à l'étage ; son décor extérieur reste sobre. Le pressoir, ancien ensemble de trois salles à fonction domestique, n'a laissé que le mur de clôture ouest et des restes de four à pain ; il figurait sur des cartes postales du début du XXe siècle et semble détruit avant 1927. La chapelle, datée des années 1470 et probablement achevée par Pierre de Rohan-Gié, a été restaurée entre 1981 et 1984 ; elle conserve une estrade seigneuriale, une peinture murale de la crucifixion attribuée au début du XVIe siècle, treize cercles de consécration et plusieurs statues datées du XVe au XVIIIe siècle. Le châtelet d'entrée, en schiste et tuffeau, comprend deux tours circulaires aux bouches d'artillerie bouchées au XIXe siècle, des rainures de pont-levis et une salle des gardes ; ses lucarnes ont été restaurées dans les années 1990 puis l'ensemble rénové entre 2015 et 2017. La tour d'escalier sud, la plus haute, dessert les celliers et possède une porte flanquée de deux lions en tuffeau ; gravement abîmée, elle fit l'objet d'une restauration d'urgence dans les années 1980 puis d'une restauration complète entre 2014 et 2017. Le cellier présente, à chaque étage, une unique vaste salle de 43 mètres sur 8, réservée autrefois au stockage du grain de la dîme et transformée au XXe siècle pour l'usage domestique ; ces espaces sont aujourd'hui inoccupés. Le grand logis Rohan, orienté à l'ouest, comporte trois niveaux et quatre travées ; sa façade en schiste est ornée de lucarnes et d'éléments en tuffeau, avec des décors architecturaux, des coquilles Saint-Jacques et des motifs zoomorphes et chimériques. La tour d'escalier nord, plus large et moins décorée, date de la fin du XVe siècle mais reste inachevée ; la salle à manger fut divisée au XVIIIe siècle et conserve une grande cheminée ornée de coquilles, ainsi qu'un négatif des blasons martelés à la Révolution. Le salon et d'autres pièces furent transformés aux XVIIIe et XIXe siècles : la famille Robineau de Rochequairie installa le mobilier actuel et la famille Robert de Lézardière apporta une tapisserie des Gobelins en 1980 ; un portrait de Michel II Le Lou figure au-dessus d'une cheminée. Les communs comprennent des écuries reposant sur un bâtiment du XVe siècle avec une charpente refaite au XVIIIe siècle et des stalles du XVIIe siècle, ainsi que des fermes largement remaniées aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Le domaine comprend encore une orangerie extérieure au style classique, aujourd'hui abandonnée, et les traces du moulin à eau — antérieur aux reconstructions du maréchal de Gié — dont les ruines subsistent au niveau du Petit-Don ; le château est ouvert au public l'été, visitable et louable toute l'année pour des événements, et a servi de décor à des œuvres artistiques et cinématographiques.

Liens externes