Château de la Moutte

Propriété privée

Frise chronologique

Révolution/Empire

XIXe siècle

Époque contemporaine

1900

2000

1856

Construction initiale

1860

Acquisition par Ollivier

1880

Agrandissement majeur

1890

Derniers travaux

1975

Création du festival

Fin des années 1990

Création de l'Institut

Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures du château, à l'exclusion de la construction accolée au nord de l'aile dite de Démosthène Ollivier ; pièces du rez-de-chaussée du château proprement dit avec leur décor : salon-bibliothèque, boudoir, bureau, vestibule, petite cuisine, petite salle à manger, grande cuisine, grande salle à manger ; sol du parc ; tombeau d'Emile Ollivier (cad. AY 30, 31 ; AX 66) : inscription par arrêté du 5 novembre 1990

Personnages clés


Émile Ollivier	Dernier chef du gouvernement de Napoléon III, acquéreur et résident du château.
Blandine Liszt	Première épouse d'Émile Ollivier, fille de Franz Liszt et de Marie d'Agoult.
Anne Troisier de Diaz	Petite-fille d'Émile Ollivier, fondatrice du festival et protectrice du château.
Théodore Zeldin	Universitaire ayant soutenu des travaux de recherche sur Émile Ollivier.
William Smith	Universitaire ayant soutenu des travaux de recherche sur Émile Ollivier.
Pierre Guiral	Universitaire ayant soutenu des travaux de recherche sur Émile Ollivier.
Claude Knepper	Jeune chercheur impliqué dans la création de l'Institut Émile-Ollivier.
Laurent Leprévost	Jeune chercheur impliqué dans la création de l'Institut Émile-Ollivier.
Claude Vigoureux	Jeune chercheur impliqué dans la création de l'Institut Émile-Ollivier.

Origine et histoire

Le château de la Moutte, bâti en 1856 sur la presqu'île de Saint-Tropez, a été acquis en 1860 par Émile Ollivier, dernier chef du gouvernement de Napoléon III, qui le racheta aux Martin de Roquebrune et s'y installa avec sa première épouse, Blandine Liszt, fille de Franz Liszt et de Marie d'Agoult. Le couple fit entreprendre d'importants travaux d'agrandissement au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, avec deux campagnes menées vers 1860, 1880 et 1890. C'est dans ce domaine qu'Émile Ollivier venait se ressourcer et qu'il se replia après la guerre de 1870. Transmise à ses descendants, la demeure fut soigneusement conservée par sa petite‑fille Anne Troisier de Diaz, qui en 1975 y créa le festival estival « Les Nuits du château de La Moutte ». Pendant près de trente ans, la cour du château accueillit de grands artistes, parmi lesquels des pianistes et chefs d'orchestre de renom. Soucieuse de promouvoir la mémoire d'Émile Ollivier, Anne Troisier de Diaz fonda l'Association des Amis d'Émile Ollivier, qui suscita des travaux de recherche soutenus par des universitaires tels que Théodore Zeldin, William Smith et Pierre Guiral, et donna lieu à publications et conférences. À la fin des années 1990, l'association, basée à La Moutte, fut transformée en Institut Émile‑Ollivier sous l'impulsion de jeunes chercheurs — Claude Knepper, Laurent Leprévost et Claude Vigoureux — afin de pérenniser cette mémoire. Le château s'ouvre désormais au public lors des Journées du Patrimoine. Pour protéger le domaine des aléas successoraux et de la spéculation immobilière, Anne Troisier de Diaz légua le site au Conservatoire du littoral en associant la ville de Saint-Tropez à sa gestion et remit les archives d'Émile Ollivier aux Archives nationales. Le parc, avec sa palmeraie, contribue à la sérénité du lieu et fait du château de la Moutte un des joyaux romantiques du patrimoine tropézien. Le festival actuel, intitulé « Nuits musicales du château de la Moutte », prolonge la tradition des concerts initiés par sa fondatrice.