Château de La Petite Pierre à La Petite-Pierre dans le Bas-Rhin

Crédit photo : Pascal Radigue - Sous licence Creative Commons

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire du Château de La Petite Pierre

Le château de La Petite-Pierre, aussi appelé Lutzelstein, occupe l'extrémité d'une crête à 340 m d'altitude, séparé de la vieille ville par un fossé artificiel. Érigé à la fin du XIIe siècle et occupé sans interruption depuis, il est mentionné dès 1212 tandis que la ville apparaît dans les sources en 1403. Le premier établissement défensif fut établi par les comtes d'Eguisheim-Dabo, qui le donnèrent en fief à une famille dite Parva Petra, à l'origine du nom de La Petite-Pierre ; le fief devint un comté à la fin du XIIe siècle. Après un conflit avec l'évêque de Strasbourg, le comté fut cédé puis rendu sous forme de fief en 1223. En 1403, Bourcard de Lutzelstein céda une part de la seigneurie au comte palatin Robert III, qui permit la transmission par les femmes, puis en 1452 le comte palatin Frédéric Ier s'empara de l'ensemble après un siège de neuf semaines. Le château passa à une branche cadette de la maison palatine et devint en 1566 la résidence de Jerri-Hans de Veldenz, qui y fit entreprendre d'importants travaux de modernisation. Des fortifications furent construites par le comte palatin en 1586 ; l'armée royale occupa le site en 1677 et Vauban restructura les fortifications en 1684, remaniements dont une large part reste visible aujourd'hui. Les traités de Westphalie et de Münster en 1648 placèrent ces terres sous la souveraineté du roi de France. En 1870 les fortifications furent rasées et le château fut démilitarisé, prenant une vocation administrative avec l'installation des services des eaux et forêts sous l'administration allemande, puis sous administration française après 1918. Classé au titre des monuments historiques depuis avril 1922, il abrite depuis 1977 les services du Parc naturel régional des Vosges du Nord. D'importantes rénovations menées depuis 2017, conduites par l'architecte en chef des monuments historiques Pierre-Yves Caillaut et l'agence DWPA, ont sécurisé le bâti, amélioré l'isolation et l'accessibilité, et rendu la cour, le jardin et une boutique accessibles au public. Le site comprend aussi la vieille ville dite Staedtel, la chapelle Saint-Louis, le chœur de l'église du XVe siècle et une tour-bastion protégeant des citernes ; une citerne creusée en 1570-1571 assurait l'alimentation en eau et reste accessible depuis le sentier des remparts. Sur le plan architectural, le donjon pentagonal a été détruit au XIXe siècle et le logis a été fortement remanié ; dans les caves subsiste une citerne à filtration attribuée au XIVe siècle et la façade sud présente des fenêtres romanes. Le puits décoré de style Renaissance, la porte d'entrée à pilastres et la tourelle d'escalier datent du XVIe siècle, tandis qu'une construction polygonale expose des ornementations gothiques, notamment des chapiteaux à crochets. Depuis 2002, le château et le village accueillent en août le festival Au Grès du Jazz, dix jours de musique en plein air.

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