Origine et histoire du Château de la Renaudie
Le château de la Renaudie se trouve à Saint-Front-la-Rivière (Dordogne, Nouvelle-Aquitaine), au sud de la commune, près du lieu-dit Béléterie et à 200 mètres de la route départementale 3. Propriété privée, il occupe des fondations d'un château antérieur du XIIIe siècle, probablement détruit pendant la guerre de Cent Ans, et a été rebâti au XVe siècle. Son plan évoque celui d'un château fort du XIVe siècle, avec des tours d'inégale taille aux angles. Dès le XVe siècle la Renaudie appartient à la famille du Barry ; en avril 1454 Guy du Barry rend hommage au roi de Navarre pour le repaire noble. En 1507 Alain d'Albret élève les fiefs de la Renaudie et de Saint-Front-la-Rivière au rang de châtellenie. Jean du Barry dit « La Forêt », chef protestant pendant la conjuration d'Amboise, fut propriétaire au XVIe siècle et laissa deux filles, Jeanne et Marie. Jeanne épousa François de Sainte-Aulaire en 1578 ; de cette union naquit Jean, seigneur de Quinsac, qui vendit ensuite sa part de la seigneurie à sa belle-sœur Marie du Barry. Marie du Barry se remaria avec François de Veyrinas, qualifié seigneur de La Renaudie dans des actes de 1607 et 1609. Leur fille Françoise apporta la terre de La Renaudie, par contrat du 2 février 1609, à François Descars (Pérusse des Cars), qui porta les titres de comte Des Cars et baron de La Mothe et de La Renaudie ; il mourut à La Renaudie et fut inhumé à Saint-Front-la-Rivière le 24 août 1661. Parmi ses enfants figuraient Charles Descars, baptisé en 1617, et Catherine, qui épousa Alain Faure en 1629 ; Charles épousa Marie de Chastellet par acte de 1683. Les descendants occupèrent le château jusqu'à la Révolution française ; ensuite il fut en grande partie abandonné, partiellement incendié et utilisé comme carrière de pierre, ce qui explique la disparition de la tour d'escalier. Le château est inscrit aux monuments historiques depuis 1946. Aujourd'hui il subsiste surtout sous forme de ruines envahies par la végétation.
L'architecture présente un logis flanqué de deux tours rondes sur le côté sud et d'une tour d'escalier polygonale aujourd'hui disparue, configuration typique de l'architecture périgourdine du XVe siècle. La tour d'angle sud-ouest contient une salle voûtée au niveau du sol ; sous la partie ouest du logis s'ouvre une cave voûtée accessible de l'intérieur et de l'extérieur. La cour est close par un haut mur d'un mètre d'épaisseur environ, flanqué à ses angles de tours rondes munies de trois meurtrières à leur base. Côté ouest, un châtelet d'entrée intégré à l'enceinte, comparable à celui du château de La Chapelle-Faucher, présente une voûte élevée ; il était pourvu d'un pont-levis, surmonté d'un chemin de ronde et jouxté d'une petite tour de guet avec escalier à vis. Le mur d'enceinte au nord comprenait les communs et une chapelle dans l'angle nord-est dont les restes de voûte sont encore visibles. Du logis du XVe siècle ne subsistent que les montants de deux cheminées et des moulures de fenêtres, et, à l'intérieur, une tour de la Renaissance conserve deux piliers sculptés d'une cheminée gothique et le haut d'une fenêtre de la même époque.
Des photographies et relevés montrent le panneau d'information à l'accès, la façade arrière, diverses vues extérieures et intérieures des ruines, des moulures au-dessus d'une porte, les vestiges de cheminées et de portes, des piliers de cheminée, l'accès au sous-sol et le logis lui‑même.