Origine et histoire du Château de la Rigaudière
La terre de la Rigaudière est mentionnée pour la première fois en 1579 ; située à Médis (Charente-Maritime), elle comprend un château classique du XVIIIe siècle construit pour la famille Froger de La Rigaudière et un parc inscrit à l'inventaire des monuments historiques. Le château et plusieurs dépendances sont classés monument historique par arrêté du 27 décembre 1996, après un arrêté du 14 octobre annulé ; sont compris dans ce classement le château avec son pavillon et sa toiture, les façades et toitures des communs, la cour et ses murs, le jardin arrière, l'allée d'entrée et les parcelles où se trouvent les bâtiments ; le parc est inscrit à l'inventaire général et le domaine a reçu le prix Sazerac en 1998. Une demeure antérieure, datée du XVIIe siècle et peut‑être datée de 1636 d'après une pierre remployée, s'élevait au même emplacement. La seigneurie fut achetée le 24 janvier 1654 par André II Froger (1612-1670), négociant dans le sel, armateur et membre du consistoire protestant de La Tremblade. La propriété passa ensuite à André III Froger (1655-1727), puis à Michel‑Honoré Froger de La Rigaudière (1687-1759), qui rendit aveu en 1730 à Jean Charles de Saint‑Nectaire. Son fils André Alexandre Froger de La Rigaudière (1722-1807), officier de marine et chevalier de Saint‑Louis, hérita du domaine et fit édifier la demeure actuelle. Le château est construit entre 1759 et 1776 ; selon J. Daniel, André Alexandre l'aurait peut‑être fait bâtir entre 1774 et 1776 grâce au produit de la vente de mines, d'une fonderie et d'une forêt. En mars 1790, la demeure fut perquisitionnée par les autorités municipales et la Garde nationale à la recherche d'armes et de munitions, sans être endommagée ; Froger de La Rigaudière ne quitta pas le pays. À sa mort en 1807, la propriété passa à sa fille aînée Marie Thérèse Jeanne Froger de La Rigaudière, puis à sa fille cadette Marie Julie Adélaïde, qui épousa Joseph Bernard de Bouët du Portal ; la descendance occupe encore le domaine. Olivier de Bouët du Portal fut propriétaire de La Rigaudière de 2000 à 2015 ; à son décès, ses enfants Marie et Alexis de Bouët du Portal lui ont succédé. Le château est disposé autour d'une cour rectangulaire ; l'accès se fait par un portail flanqué de fins pilastres moulurés et la cour est bordée de communs bas en moellons. Le logis, en fond de cour, est un long bâtiment classique à deux niveaux, encadré par deux pavillons et ponctué en façade par un avant‑corps central en faible saillie surmonté d'un fronton triangulaire. La façade antérieure est précédée d'une terrasse ornée de balustres carrés en poire ; la façade postérieure ouvre sur un jardin gazonné où, à l'extrémité nord, s'appuie un petit pavillon anciennement latrines, de même style que le logis et coiffé d'un toit à l'impériale. Le corps de logis forme un large pavillon coiffé d'un toit à l'impériale, tandis que des communs disposés en retour d'équerre ferment la cour centrale de chaque côté du bâtiment principal. L'intérieur s'organise en une série de pièces en enfilade à partir d'un vestibule central ; au rez‑de‑chaussée, les salles conservent des boiseries peintes de style Louis XV aux motifs rocailles et des cheminées du XVIIIe siècle parfois ornées de paysages polychromes ou en camaïeu. À l'étage, la chambre nord a conservé ses lambris peints et son alcôve, et plusieurs pièces conservent des dessus‑de‑porte peints.