Château de la Roche du Roi à Aix-les-Bains en Savoie

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style éclectique et baroque

Château de la Roche du Roi

  • Boulevard de la Roche-du-Roi
  • 73100 Aix-les-Bains
Château de la Roche du Roi
Château de la Roche du Roi
Château de la Roche du Roi
Château de la Roche du Roi
Château de la Roche du Roi
Château de la Roche du Roi
Château de la Roche du Roi
Château de la Roche du Roi
Crédit photo : Florian Pépellin - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures y compris la terrasse, l'escalier avec sa cage et sa rampe en fer forgé, la salle à manger et la salle contiguë au rez-de-chaussée avec leur décor, les deux chambres au premier étage (cad. CH 46) : classement par arrêté du 23 avril 1986

Origine et histoire du Château de la Roche du Roi

Le château de la Roche du Roi se dresse sur les hauteurs d'Aix-les-Bains, à flanc de colline, dominant la partie sud de la ville, la colline et la commune de Tresserve, ainsi que l'hippodrome et le golf. Construit à la fin du XIXe siècle, il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 23 avril 1986.

L'acquisition des terrains auprès de Nicolarde Tatin s'étend entre novembre 1896 et novembre 1897 ; le projet est confié à l'architecte Jules Pin aîné et les travaux à l'entreprise Léon Grosse, selon une convention passée lors de l'achat. Le chantier débute par le décapage du rocher le 25 juin 1897 et se déroule en deux phases distinctes : la création d'une large terrasse, nécessitant l'élévation d'un imposant soubassement, puis la construction de la villa proprement dite, dont le gros œuvre est achevé entre 1898 et 1899. Une partie des remblais provient de la démolition de l'ancien théâtre du Cercle et un pont provisoire en charpente permet d'évacuer les déblais au-dessus du boulevard.

Jean Archiprêtre-Dugit, maître d'ouvrage, baptise initialement la maison « villa de la Roche du Roi », appellation qui évolue ensuite en « château » par usage. Le montant total des travaux est arrêté par l'architecte au 31 octobre 1902 à 496 000 francs, hors honoraires et prix du terrain, somme que le texte compare au coût de la nouvelle église évaluée à 560 000 francs. Des aménagements extérieurs et des travaux de canalisation sont poursuivis parallèlement : installation d'une citerne, création d'une grande terrasse sud et plantations confiées au jardinier-paysagiste M. Martin à partir de septembre 1899. Pour desservir la propriété, le tracé du chemin du Biolley est modifié en 1897 et celui du boulevard de la Roche-du-Roi en 1902.

Jean Archiprêtre revend le domaine avant achèvement complet à Henri Bloch et Adolphe Levy ; ces derniers font poser les grilles en fer forgé entre 1902 et 1903. Après plusieurs changements de propriétaires — sept jusqu'au milieu du XXe siècle — le château reste inhabité au moins depuis 1950. Il est acquis en 1957 par Gilbert Duranton et Jean‑Marie Clerc‑Renaud ; G. Duranton, décorateur et architecte, devient l'unique propriétaire à partir de 1964 et entreprend des travaux de sauvegarde. Il aménage le niveau de soubassement en discothèque avec pizzeria et loue des espaces pour des réceptions, initiatives commerciales qui s'avèrent finalement infructueuses, et la propriété passe de nouveau entre différentes mains vers l'an 2000.

Dans les années qui suivent, la situation se dégrade malgré les protections : en 1983 le château est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, puis classé en 1986. En 1982 un projet de rachat par un acheteur étranger, proposant de démonter puis de remonter l'édifice pierre par pierre, fait l'objet d'articles de presse. En 1998 le bâtiment est acquis par un ressortissant allemand, qui le laisse se détériorer ; une tempête en 2003 endommage la toiture et le site devient squatté, entraînant un arrêté de péril. Divers incidents ponctuent cette période, notamment la découverte en 2005 d'une grenade ancienne dans les sous-sols. Une procédure d'expropriation est engagée en 2007 face au refus du propriétaire d'entreprendre les rénovations nécessaires.

Après une longue bataille judiciaire, la Ville d'Aix-les-Bains acquiert le château en 2015 puis cède le bien la même année à un particulier pour un prix incluant une part des frais de justice, opération qui suscite une polémique locale en l'absence d'appel d'offres public. Le nouvel acquéreur obtient de la municipalité la mise à disposition d'un appartement dépendant du Musée Faure afin d'assurer sa restauration pendant les travaux, et déclare vouloir transformer le château en centre culturel privé ; des travaux de restauration ont débuté en 2016.

Architecturalement, l'édifice associe des références inspirées des palais orientaux et de la Renaissance, avec des influences baroques et des touches d'Art nouveau, notamment au niveau du portail côté boulevard. Il est construit en pierre calcaire tendre de Lens sur une terrasse appuyée par des soubassements voûtés en plein cintre et présente une surface totale d'environ 500 m². Le château comporte un donjon central coiffé d'une flèche polygonale ; sa terrasse, l'escalier avec sa cage et sa rampe en fer forgé, la salle à manger et la salle contiguë au rez-de‑chaussée ainsi que deux chambres au premier étage ont été classés monument historique le 23 avril 1986.

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