Origine et histoire du Château de la Roque à Meyrals
Le château de la Roque, aussi appelé château de la Roque des Péagers, est situé à Meyrals, dans le Périgord noir. Sa construction remonterait au XIIe siècle, peut-être à une période antérieure. Fief des Beynac puis des Beaumont, il a vu naître Christophe de Beaumont (1703-1781) qui y fut exilé en 1754 par Louis XV. L'édifice, de plan irrégulier, s'articule autour d'un corps de logis adossé à un donjon carré et flanqué de deux tours rondes à collerettes de mâchicoulis. La façade d'entrée a été remaniée au XVIe siècle par l'adjonction d'un corps de logis entre les tours, percé d'un porche et orné d'une lucarne à meneaux cruciformes coiffée d'un fronton aigu ; la porte du corps de logis porte la date de 1622 et la cour intérieure s'ouvre sur une porte de style Louis XII. L'accès primitif était défendu par un châtelet rectangulaire à mâchicoulis, pourvu d'archères cruciformes et précédé d'un pont-levis. Bâti sur le versant sud d'un site défensif d'époque de La Tène, au-dessus d'un front de falaises abritant des cluzeaux, le château domine la vallée du Moulant, entre les communes de Castels, Meyrals et Saint-Cyprien ; il est séparé de la colline par une douve sèche. Deux logis du XVe siècle forment un angle en équerre et communiquent avec deux tours pourvues de mâchicoulis, l'une carrée et l'autre ronde, reliées par un pavillon à tourelle aux fenêtres de style Renaissance. Les différents corps de logis, construits sur le rocher, comptent deux étages sous des toitures en ardoise à deux pans ; les tours circulaires sont couvertes en poivrière tandis que la tour carrée présente une toiture à quatre pans couverte de lauzes. Le château conserve un oratoire probablement du XIVe siècle, aménagé au rez-de-chaussée du donjon rectangulaire, dont les murs et voûtes sont revêtus de peintures murales remarquables attribuées par les sources aux XVe, XVIe et XVIIe siècles. Sur la voûte figure le Père Éternel entouré des évangélistes, et les murs présentent des scènes de la Passion, notamment Jésus chez Caïphe, Pilate se lavant les mains et Jésus tombant sous le poids de sa croix ; l'angle sud montre une Annonciation dans les écoinçons de l'arc de décharge, et le mur ouest illustre l'entrée du Christ à Jérusalem et l'agonie à Gethsémani. Le chevet plat de l'oratoire s'organise en deux registres : le registre inférieur présente une mise au tombeau centrée sur le Christ mort étendu sur un suaire, tandis que le registre supérieur, encadrant la baie, montre la Crucifixion, les donateurs agenouillés et saint François d'Assise ; parmi les personnages représentés figurent François de Beynac et Jeanne de Salignac. Une reproduction de ces fresques est conservée au Musée des Monuments Français à Paris. Le château a été inscrit au titre des monuments historiques le 5 novembre 1927 et les fresques de l'oratoire ont été classées le 1er octobre 1963.