Château de la Salle à Gémozac en Charente-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de la Salle à Gémozac

  • Château de la Salle
  • 17260 Gémozac
Crédit photo : Archeo-glen - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1ère moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château, fossés avec leurs balustrades et leurs ponts ; façades et toitures des deux pavillons à l'entrée ainsi que les vestiges du portail d'entrée (cad. C 139, 143, 144, 147 à 149) : inscription par arrêté du 12 mars 1990

Origine et histoire du Château de la Salle

Le château de La Salle, situé dans la plaine au nord de Gémozac en Charente-Maritime, tire son origine du fief d'Ozignac, qui a donné son nom au hameau de Louzignac. Documenté dès le début du XIVe siècle, le fief passe de Geoffroy Tison à Pierre Estève en 1310, puis appartient en 1329 à Pierre Fabry et, au XVe siècle, à la maison de Beaumont. Au milieu du XVIe siècle, il relève de Charles de Coucis, puissant seigneur saintongeais, puis, au XVIIe siècle, Jeanne du Lyon y déclare habiter le logis noble de La Salle. Par alliances et successions, la seigneurie revient à la famille Bouchard, puis aux Bouchard d'Esparbès de Lussan ; Charles-Louis-Henri Bouchard d'Esparbès de Lussan est à l'origine du château actuel, qu'il fit édifier au début du XVIIIe siècle pour remplacer l'ancien logis. De ce mariage naissent notamment Henri Joseph Bouchard d'Esparbès de Lussan, maréchal de France, et Louise-Marguerite, qui hérite de la terre de Gémozac et du château en 1753. En 1741, Mgr Léon de Beaumont réside au château. Mises en vente à la fin du XVIIIe siècle, les terres et le château sont achetées en 1791 par Pierre-Étienne-Lazare Griffon de Romagné ; les héritages et difficultés familiales entraînent, en 1828, la vente du domaine à des acquéreurs locaux qui divisent les bâtiments. Les façades et toitures, les fossés et leurs balustres, ainsi que les façades et toitures des pavillons d'entrée et les vestiges du portail ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 12 mars 1990. Un incendie en 1985 a partiellement détruit l'aile ouest et le pavillon sud-ouest ; peu après l'inscription, une nouvelle incendie a détruit la partie du corps de logis dépourvue de toiture et le pavillon nord d'entrée, dont les maçonneries ont été rasées.
Architecturalement, le château apparaît comme un édifice classique, sobre et homogène, probablement élevé en un seul chantier. Installé sur un axe nord-est / sud-ouest, il s'organise autour d'un corps de logis de fond de cour, encadré par deux ailes latérales symétriques, et précédé d'une avant-cour autrefois ponctuée de deux pavillons identiques dont seul subsiste celui de l'angle est. L'ensemble repose sur un terre-plein rectangulaire entouré de fossés taillés dans le roc, accessibles par un pont axial à deux arches ; les fossés étaient protégés par des balustres de section carrée, sauf dans la partie nord où ils ont disparu. Le bâtiment comprend un rez-de-chaussée et un étage ; toitures en tuiles canal coiffent les corps principaux, tandis que des petits pans côté avant-cour sont couverts de tuiles plates. La façade sud-ouest, qui s'ouvrait autrefois sur des parterres, comportait avant bouchage onze travées organisées autour d'une travée axiale marquée par un pont-perron à trois arches ; chaque angle est souligné par un avant-corps de trois travées prolongeant les ailes latérales. L'aile sud-est renferme l'ancienne cuisine, encore couverte d'une voûte en plein cintre. Les chaînes harpées en refends, les balustres carrées et les linteaux à arc segmentaire surmontant des baies encadrées d'un chambranle plat sont autant d'éléments qui situent la construction dans les années 1720-1730. Cette datation se rapproche de celle d'autres chantiers régionaux et est confirmée par la découverte, dans des archives privées, d'un factum imprimé lié à un procès entre d'anciens fermiers de La Salle et Charles-Louis-Henri Bouchard d'Esparbès de Lussan, qui livre des détails sur la construction de l'édifice.

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