Château de La Saulaie à Candé en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de La Saulaie

  • La Saulaie
  • 49440 Candé
Château de La Saulaie
Château de La Saulaie
Crédit photo : Romain Bréget - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, 2e moitié XVIIe siècle, 4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Le terrain d'assiette de l'ensemble de la propriété et de son parc, incluant les murs de clôture (cad. A 815 à 817, lieudit Moulin de La Saulaie ; C 298, lieudit le Champ de la Prée Neuve, 299, 300, 303, 310, 311, 315, 317, 318, 390, 445, 451 à 454, lieudit La Saulaie, 301, 302, lieudit Le Bois Noir, 304, lieudit Les Allées, 308, lieudit La Grande Glacière, 309, lieudit La Glacière, 316, lieudit L'Arpouleau Moyen, 319, lieudit Le Grand Arpouleau, 333, 334, lieudit La Douère, 335 à 337, lieudit La Butte des Defais, 352 à 354, lieudit Le Pré Pourry, 355, 356, lieudit Les Prés Cochons, 357, lieudit Champ de la Thibaudais, 447, 449, lieudit Champ de l'Arpouleau, cf plan annexé à l'arrêté) : inscription par arrêté du 29 avril 2008

Origine et histoire du Château de La Saulaie

Le château de La Saulaie, situé à Candé dans le Maine-et-Loire, occupe une position excentrée sur l'ancienne frontière entre les duchés d'Anjou et de Bretagne, en limite sud de la ville près de Freigné, accessible par la route d'Ingrandes et jouxtant le parc municipal et la piscine. Jadis rattaché à la paroisse et commune de Freigné, le domaine a été incorporé à Candé en 1955 lorsque la commune a étendu son territoire. Sous l'Ancien Régime, La Saulaie relevait de l'influence du château de Bourmont. Implanté sur un terre-plein carré ceint de douves, le site conserve la trace de l'ancien château-fort : à l'origine trois côtés du carré étaient occupés par des bâtiments, tandis que deux tours médiévales subsistent aux angles sud‑ouest et nord‑ouest, toutes deux rondes et coiffées d'un toit conique. La tour sud‑est a été remplacée par une chapelle, et depuis le XIXe siècle seul le côté nord reste bâti ; en dehors des deux tours, du logis et de la chapelle, le terre-plein ne comporte plus d'autres constructions. Le logis présente un niveau de soubassement, un étage carré et un étage de comble ; l'accès à l'étage carré depuis la cour se fait par un escalier en fer à cheval, les travées sont régulières et rythmées par des lucarnes de toit. La partie orientale du logis, organisée autour de l'escalier, appartient au XVIIe siècle, tandis que la partie occidentale a été rebâtie en 1883 en reprenant l'organisation plus ancienne ; la construction d'un pavillon achevée en 1906, qui reliait cette extension à la tour nord‑est, a donné au château son aspect actuel. Le domaine comprend également des dépendances datées de la fin du XIXe siècle et le moulin de la Saulaie, un moulin du XVIIIe siècle inscrit au titre des monuments historiques en 1975.
La Saulaie est mentionnée dès le XVe siècle sous le nom de « La Saullaye » et appartenait alors à la famille de La Saulaye, dont les dernières traces écrites remontent au XVe siècle avec Anne de La Saulaye. Par des alliances successives, la propriété passa aux mains de la famille Simon : Jehanne, héritière de Marie de Guignen, épousa Julien Simon et la famille conserva le domaine pendant un siècle ; à cette époque l'édifice avait l'aspect d'un château-fort carré à quatre tours d'angle et entouré de douves, seul le côté oriental étant ouvert. Claude Simon, petit‑fils de Julien et Jehanne, s'illustra pendant les Guerres de religion ; membre de la Ligue catholique et nommé gouverneur du château de Saint‑Mars‑la‑Jaille en 1591, il vit La Saulaie assiégée la même année et la poudrière installée dans la tour sud‑est être faite sauter par les troupes royales. Claude Simon se rallia ensuite au roi et mourut en 1597.
Par mariage, la propriété passa en 1612 à la famille de l'Esperonnière : Antoine de l'Esperonnière fit agrandir les douves et refaire certaines fortifications, puis les héritiers poursuivirent des transformations, notamment la reconstruction de la tour détruite en 1591, l'installation d'une chapelle consacrée à Notre‑Dame de la Conception en 1654 et la reconstruction du portail et du pont‑levis en 1655. À la fin de sa vie, François de l'Esperonnière fit reconstruire le logis dans le style de François Mansart et, en 1720, remplaça la tour sud‑est par une vraie chapelle.
Pendant la Révolution, le château fut inhabité et son mobilier avait déjà été vendu en 1785 ; l'édifice n'en subit toutefois pas de destructions. En 1793, vingt Chouans furent exécutés au moulin de la Saulaie, qui faisait partie du domaine. Antoine‑Marie‑Jacques de l'Esperonnière, alors mineur, passa les années de la Terreur à Rennes et revint de manière sporadique après la Révolution ; maire de Freigné de 1815 à 1830, il entreprit quelques aménagements du parc et fit disparaître la métairie voisine. Son petit‑fils René‑Marie‑Antoine, devenu propriétaire en 1875, mena d'importantes modernisations : il fit raser les bâtiments des côtés sud et ouest, confia en 1883 une extension à l'architecte Auguste Beignet, fit dessiner le parc par le paysagiste Eugène Bühler vers 1877‑1878 et fit édifier à la même époque les communs, la serre, l'orangerie et les pavillons d'entrée du parc. L'ensemble des travaux réalisés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle a façonné l'apparence actuelle du château, qui a été inscrit au titre des monuments historiques en 2008.

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