Origine et histoire du Château de La Taillée
Le château de la Taillée, situé à Échiré, à 9 km de Niort, est une propriété privée inscrite aux monuments historiques. Édifié en pierre de taille dans le style Henri IV–Louis XIII, il a été construit en une seule campagne au début du XVIIe siècle ; trois dates sont gravées dans la pierre : 1636 sur la façade nord, 1639 sur le côté sud du porche et 1642 sur le pigeonnier ouest. La famille protestante des Du Fay de La Taillée fit ériger le château et les communs qui ferment la cour au nord ; l'ouvrage est notamment l'œuvre de Josué du Fay, dont les armes figurent sur la façade nord. Les communs sont ponctués de deux tours-pigeonniers symétriques, placées de part et d'autre du bâtiment d'entrée, lui-même défendu par une bretèche à deux tourelles en surplomb couvertes d'un dôme de pierre. Les pigeonniers ont conservé leur toit en pierres plates sur voûte, agrémenté de lucarnes à fronton triangulaire et surmonté d'un lanternon ; leur rez-de-chaussée a été aménagé pour la défense. L'ensemble de la composition originelle est complètement préservé.
La lignée des Du Fay a entretenu des alliances notables : Josué du Fay avait épousé Préjente de Magné le 27 avril 1629, leur fils Louis du Fay épousa le 9 décembre 1683 Élisabeth Martel de Vandré, nièce d'Éléonore Desmier d'Olbreuse, surnommée la « grand-mère de l'Europe ». Sophie-Dorothée, issue de cette branche, épousa Georges-Louis de Brunswick-Hanovre, qui deviendra Georges Ier d'Angleterre. Par ailleurs, Georges-Guillaume du Fay contracta mariage le 19 février 1705 avec Françoise du Vergier de La Rochejaquelein ; celle-ci, par sa mère Élisabeth de Caumont d'Adde, est arrière-petite-fille du poète Agrippa d'Aubigné.
Pendant la Révolution, les Du Fay émigrèrent et le château fut mis en vente comme bien national sans trouver d'acquéreur ; il fut réintégré par les propriétaires à leur retour et transmis de génération en génération aux descendants directs qui le possèdent encore aujourd'hui. Les façades et les toitures du château ont été inscrites aux monuments historiques par arrêté du 4 novembre 1969, et les façades et toitures des communs par un second arrêté du 16 décembre 1987.