Château de la Tour-d'Aigues à La Tour-d'Aigues dans le Vaucluse

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de la Tour-d'Aigues

  • Place Jean Jaurès
  • 84240 La Tour-d'Aigues
Château de la Tour-dAigues
Château de la Tour-dAigues
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Château de la Tour-dAigues
Crédit photo : Véronique PAGNIER - Sous licence Creative Commons
Propriété du département ; propriété de la commune ; propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Parties subsistantes du château (à l'exception des caves) y compris les dépendances et notamment la glacière et les terrasses (cad. H 231, 222 ; B 1139) : classement par arrêté du 21 décembre 1984

Origine et histoire du Château de la Tour-d'Aigues

Le château de La Tour-d'Aigues, situé dans le département de Vaucluse, présente aujourd’hui un bel édifice en cours de restauration dont les vestiges traduisent une longue histoire. La tradition évoque une tour romaine, mais il s’agit d’une légende ; les plus anciennes mentions d’une « Turris » datent de 1002 et 1018. Au XIe siècle, les comtes de Forcalquier possédaient sur une éminence dominant la vallée de l’Éze une fortification destinée à surveiller les chemins reliant Aix, la plaine de Pertuis, le Luberon et les Alpes ; cette tour, donnée en fief à un certain Béranger, vicomte d’Avignon, a favorisé l’essor du village. Le premier château, implanté à quelques dizaines de mètres de l’édifice actuel, a disparu ; seule une rue du quartier dit du « Château Vieux » en rappelle l’emplacement. Bloquée entre la falaise et le village, cette fortification primitive fut abandonnée au profit d’une nouvelle construction installée hors de l’enceinte des habitations, probablement au XIVe siècle d’après les techniques observées. La seigneurie passa au XIIe siècle à la famille provençale des Sabran, avec notamment Raine de Sabran ; une branche de cette famille possédait aussi le château voisin d’Ansouis. À partir de 1420, le fief revint à la puissante famille d’Agoult : Foulque d’Agoult, comte de Sault et chambellan du roi René, entreprit d’importants travaux et transforma le site en un véritable château autour du donjon primitif. Ce donjon, alors d’allure très militaire, était intégré à une demeure quadrilatère irrégulière flanquée d’une tour ronde à chaque angle ; deux de ces tours, côté nord-est et nord-ouest, subsistent à l’arrière et ont été revêtues plus tard d’un parement de style Renaissance. Le château médiéval, légèrement plus réduit que le bâtiment actuel, était pourvu de douves sur trois côtés et d’une protection naturelle offerte par la falaise sur le quatrième ; ses douves étaient alimentées par des aménagements hydrauliques réalisés par Foulque d’Agoult, qui conduisaient l’eau des sources du piémont du Luberon via deux étangs dont celui de la Bonde, encore existant. Un inventaire de 1491 atteste du luxe de ses décors et de son mobilier, et au début du XVIe siècle la partie sud de l’édifice médiéval fut abattue pour permettre l’ouverture d’une superbe façade. La baronnie passa ensuite à la famille des Bouliers-Cental et, à partir de 1550, Jean‑Louis‑Nicolas entreprit une transformation complète à son retour d’Île‑de‑France, inspiré par la cour de Montmorency : la nouvelle façade Renaissance, comprenant deux pavillons d’angle et un portail triomphal à colonnes et fronton, ouvrait sur une cour d’honneur bordée d’ailes dotées de grands portiques à colonnade. L’arrière du bâtiment et le donjon furent remis en harmonie par un habillage de style Renaissance ; les travaux, dont la date de 1571 figure au sommet du fronton, firent du château l’un des plus remarquables exemples de la Renaissance en Provence, et il reçut la visite de Catherine de Médicis en 1579. Après le décès de Jean‑Louis‑Nicolas en 1584 et une succession difficile, la baronnie revint en 1598 à Chrétienne d’Aguerre, comtesse de Sault, puis à son fils Charles de Créqui, allié à la famille des Lesdiguières. Sous Chrétienne, le donjon et ses abords furent transformés : le donjon porta alors un imposant dôme à lanternon, visible sur d’anciennes gravures mais aujourd’hui disparu, et la façade de la cour fut ornée de blasons et de panneaux aux initiales C L D, éléments restitués par la récente restauration. Chrétienne entreprit aussi d’embellir les jardins avec des projets ambitieux — volière, grand parterre sur mur de soutien avec arcades et balustres, terrasses, jeu de paume et carrosserie — dont seuls certains aménagements furent réalisés. Au XVIIIe siècle, la famille de Bruny, acquéreur de la baronnie en 1719, fit surtout transformer l’intérieur et constitua d’importantes collections ; le parc et les jardins reçurent leurs derniers aménagements, dont grand canal, tèse, labyrinthe, orangerie et ménagerie, et une faïencerie fut créée, dont des productions figurent aujourd’hui dans le musée installé dans les sous‑sols du château. La fin du XVIIIe siècle porta un coup fatal au bâtiment : un incendie accidentel en 1780 ravagea l’aile nord et les travaux de reconstruction restèrent inachevés lorsque, le 14 septembre 1792, des révolutionnaires attaquèrent, pillèrent puis mirent le feu au château qui brûla pendant cinq jours ; ces événements s’inscrivent aussi dans un climat d’hostilité locale et de conflits répétés entre seigneurs et villageois. Réduit à l’état de ruine et utilisé comme carrière par les habitants pendant tout le XIXe siècle, le château fut finalement acquis par le Conseil général de Vaucluse en 1897, ce qui permit de sauvegarder les derniers vestiges. Durant la première moitié du XXe siècle, des travaux de consolidation limités furent effectués et la cour accueillit ponctuellement spectacles et bals ; la restauration véritable débuta en 1974 sous l’égide du Conseil général. Plus de 1 000 m² de caves furent déblayés et aménagés pour expositions, spectacles et musées, le pavillon sud‑est fut reconstruit pour recevoir les visiteurs, la terrasse fut réhabilitée et les trois niveaux du donjon ainsi que la façade ont été restitués et réhabilités. Le château a rouvert au public en 1985 avec deux musées, celui des faïences et celui du Pays d’Aigues ; depuis 1986, expositions et spectacles animent les caves tout au long de l’année et un festival d’été se tient dans la cour d’honneur. Le monument est classé aux monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1984.

Liens externes