Période
XIIe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, 2e moitié XVIIIe siècle, 4e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Les façades, la chapelle et la bibliothèque situées au rez-de-chaussée de l'aile est, trois pièces situées au premier étage (chambre du marquis, chambre de la marquise et chambre de Lafayette) , ainsi que les vestiges de l'ancien château (tour et restes d'enceinte) , la glacière et l'orangerie (cad. CB 3, 12, 14, 18 à 20) : inscription par arrêté du 12 juillet 2007
Origine et histoire du Château de la Tour-Maubourg
Le château de La Tour-Maubourg, situé à Saint-Maurice-de-Lignon (Haute-Loire), occupe le domaine de Maubourg, berceau d'une importante baronnie diocésaine du Velay à partir du XVIe siècle. Le premier château, construit par les Malet, remonte au XIIIe siècle ; il a été agrandi aux XVe et XVIe siècles par la famille Faÿ de La Tour-Maubourg et transformé à plusieurs reprises. Le domaine s'est progressivement enrichi d'aménagements de plaisance : une glacière au XVIIe siècle, puis une orangerie et un parc au XVIIIe. En 1798, les bâtiments furent démolis, à l'exception d'une tour ; le château actuel fut reconstruit sur l'emplacement des anciens communs par César de La Tour-Maubourg. L'édifice reconstruit se compose de quatre ailes de style Directoire disposées symétriquement autour d'une cour rectangulaire et s'accompagne d'un parc à l'anglaise. En 1875, un mausolée de style néo-roman fut élevé pour abriter la dépouille du fils de César de La Tour-Maubourg, mort à la guerre. Vers 1950, l'utilisation du château comme centre de colonie de vacances a altéré les extérieurs et les intérieurs, mais la distribution et le décor des pièces de l'étage, notamment les chambres des maîtres de maison, ont été préservés. Le domaine comprend un grand parc et un petit parc, au total 34 hectares entourés d'un mur de pierres, où se trouvent plusieurs arbres remarquables, dont un hêtre et deux chênes de plus de quatre siècles ; le petit parc a été aménagé d'après les plans d'un paysagiste anglais du début du XIXe siècle. Parmi les dépendances subsistent la tour médiévale, la glacière — construction assez rare dans cette région — et l'orangerie, édifiée au XVIIIe siècle par le maréchal de La Tour-Maubourg. L'entrée d'honneur se situe sur la façade ouest ; à gauche se trouve le grand escalier et, dans l'aile nord, les pièces de service. À droite de l'entrée s'enchaînent les salles de réception : une antichambre, la salle à manger, une suite de trois salons, une grande salle et la bibliothèque sur la façade est ; la chapelle s'ouvre aussi sur cette façade après un passage voûté qui donne accès à la cour intérieure. À l'étage, au‑dessus des pièces de réception, se succèdent la chambre du marquis, la chambre dite de Lafayette, des chambres d'apparat et salons, ainsi que la chambre de la marquise, installée à l'angle sud-est dans une pièce de plan circulaire. Les décors antérieurs aux transformations du XXe siècle menées par les Houillères de la Loire subsistent principalement dans la bibliothèque, la grande salle et la chapelle ; on y relève aussi des cheminées et des parquets en orme ou en merisier. L'ancien château détruit pendant la Révolution comprenait trois tours et des corps de bâtiments ; la plus ancienne devait remonter au XIe siècle. Les familles qui se sont succédé sur le site sont les Malet au Moyen Âge, puis les Faÿ de La Tour-Maubourg à partir du XVIe siècle. En lien avec le domaine, la chapelle Sainte-Marguerite, située au nord-ouest de la commune alors que le domaine se trouve au sud-est, fut détruite pendant la Révolution puis reconstruite au milieu du XIXe siècle ; édifiée initialement au XVIe siècle sur le lieu d'un récit miraculeux associé à Marguerite Malet, elle devint un lieu de pèlerinage. Le château, la tour, la glacière, l'orangerie et la chapelle funéraire du cimetière de Saint-Maurice-de-Lignon ont été inscrits au titre des monuments historiques en 2007.