Origine et histoire du Château de la Vezouzière
Le château de la Vezouzière, situé à deux kilomètres au sud‑est du bourg de Bouère (Mayenne, Pays de la Loire), est un édifice inscrit aux monuments historiques. Il apparaît sous diverses graphies anciennes — H. de Veissosère (1234), P. de la Vaisousière (1385), P. de la Voisousière (1390) et Vezouzière (1680) — et figure sur les cartes anciennes sous les formes La Vezouzière (Jaillot) et La Vesousière (Cassini). Fief et domaine mouvant de la châtellenie de Bouère, il en devint le centre après l'acquisition de 1530. Un mémoire de 1471 indique que la Vezouzière et la Trotterie faisaient partie de la seigneurie du Plessis‑Bourreau de Bierné. Le chartrier a en grande partie disparu depuis le milieu du XIXe siècle; Jeanne de Bourdeille y avait réuni en 1631 les titres de Bouère et de Grez, et Thorode a exploré ce fonds. Le 22 avril 1795, cinq brigands se firent livrer de l'argent, et, le 25 juillet 1800, le ministre de la police ordonna des recherches à la Vezouzière pour une correspondance compromettante et des armes cachées, sans résultat selon le préfet. Le 25 mai 1832, des insurgés royalistes occupèrent le château. Les façades et les toitures, la chapelle, ainsi que la clôture du tapis vert avec son portail et sa grille, sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 10 août 1977. Une chapelle de la famille du Matz avait été fondée dès 1439 dans l'église de Bouère par Jean, Jeanne et Marie du Matz. Jean du Matz, évêque de Dol, établit au château, le 31 juillet 1554, la chapelle Notre‑Dame de Bonnes‑Nouvelles, dotée du lieu de la Fouillée; René de la Dufferie y ajouta la Richardière en 1652, et Jacques Alès de Brizay institua deux ordinaires de messes en 1714. La seigneurie a été liée à de nombreuses familles: le cartulaire de l'abbaye Saint‑Vincent du Mans mentionne Geoffroy de Vesoz (XIe) qui a peut‑être donné son nom à la terre. Aux siècles suivants apparaissent Hamelin et Pierre de la Vezouzière (témoins à Bouère en 1234), Jean (1368) et Pierre, connétable de Château‑Gontier (1385), ainsi que des alliances par mariage avec les familles du Matz, des Scépeaux et des Espinay. Jean du Matz, devenu évêque de Dol, mourut en 1557; François de Scépeaux, maréchal de la Vieilleville, mourut en 1571. Jeanne de Bourdeille est mentionnée comme douairière de la Vezouzière en 1613 et 1631; la propriété passa ensuite, par alliances et ventes, dans les réseaux de la famille de Schomberg. Charles de Schomberg vendit la terre le 13 septembre 1640 à Roger du Plessis‑Liancourt, qui la revendit le 23 janvier 1645 à René de la Dufferie et à Catherine Durant de Villegaignon. Pierre de la Dufferie, qui se remaria en 1664 et en 1673, démissionna ensuite de ses biens au profit de ses enfants contre une rente. Jacques Alès, comte de Brizay, épousa Marie‑Perrine de la Dufferie, acheta la Vezouzière en 1709 et la légua, par testament du 10 octobre 1714, à son neveu Louis‑René de Brizay. Louis‑René vendit en 1742 pour apurer ses dettes et, à sa mort en 1749, la Vezouzière fut acquise par Marie‑Michelle Le Mée, veuve de Daniel Gautier de la Villaudray, et par Daniel‑Anne Gaultier, adjudicataires en 1750. Anne Hoisnard mourut le 25 janvier 1798 en laissant deux filles et un fils émigré, Joseph. La terre fut ensuite léguée par Elisabeth de Bailly, épouse de Charles‑Philippe de Quatrebarbes, à Jean‑Baptiste de Bailly en 1848.