Période
XVIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Le château de la Vieuville, à savoir : le logis du XIXe siècle pour ses façades et toitures et son vestibule, son escalier intérieur, sa salle à manger, son grand salon, son petit salon, son bureau-bibliothèque situé dans une tourelle, sa chambre du premier étage avec son décor du XVIIe siècle ; les communs du XIXe siècle pour leurs façades et toitures ; le jardin potager pour sa clôture et son sol d'assiette ; les serres ; l'ancien manoir pour ses façades et toitures ; le parc paysager avec ses pièces d'eau et ses ouvrages hydrauliques (fontaine, bélier, etc) ; le portail, les murs de clôture attenants et la grille en fer forgé de l'ancien hôtel Le Harivel placés à l'entrée de l'avenue (cad. B 532 à 534, 561 à 565, 580 à 595, 597 à 601, 792 à 794 ; C 203 à 205, 209, 210, 763, 764) : inscription par arrêté du 19 septembre 2013
Origine et histoire du Château de Vieuville
Le château de la Vieuville, situé à l'est du bourg du Châtellier (Ille-et-Vilaine) et dominant un étang sur la Loisance, associe un logis construit en 1869, des communs édifiés à la même époque et les vestiges d'un ancien manoir des XVIe–XVIIe siècles implanté à proximité. L'édifice principal, de taille moyenne et à la composition symétrique, présente un corps central rectangulaire cantonné de tours circulaires et carrées. Selon les sources, son vocabulaire général est décrit comme néo-gothique tandis que certains éléments décoratifs sont qualifiés de néo-classiques et assez sobres. Le cabinet de l'architecte Jacques Mellet, déjà actif dans la commune et l'ensemble du département, a fourni les plans de construction et d'aménagement intérieur ; la date de 1869 a été retrouvée sous l'enduit par les propriétaires. De nombreux éléments de l'ancien manoir ont été réemployés dans le château : parquets à la Versailles, boiseries, tapisseries et lucarnes provenant notamment de l'aile ouest détruite au milieu du XIXe siècle. Un document de 1825 signale l'état médiocre du manoir et mentionne la présence de boiseries et d'anciennes tapisseries, ce qui explique probablement ces réemplois. Le propriétaire conserve des plans de restauration de l'ancien manoir signés A. Tourneux, vraisemblablement Aristide Tourneux, architecte actif dans la région au milieu du XIXe siècle, témoignant de l'hésitation entre restaurer l'ancien logis ou bâtir un château neuf. Les plans d'aménagement de 1922 permettent de restituer la distribution intérieure à cette époque : le sous-sol, réservé au service, comprenait deux caves au nord séparées par une décroterie, et au sud une chambre, une salle à manger pour les domestiques et la cuisine desservie par un monte-plats vers l'office du rez-de-chaussée. Le rez-de-chaussée comportait au nord un bureau, le vestibule et un petit salon, tandis que la partie sud, ouverte sur le parc, réunissait une chambre d'ami, l'office communicant avec la salle à manger centrale et un grand salon. Le premier étage comprenait cinq chambres, dont celles du sud disposaient de cabinets de toilette, notamment dans les deux tours circulaires ; le second étage accueillait sept chambres. Le portail et la grille du domaine proviennent de l'ancien hôtel Le Harivel, un bâtiment du XVIIIe siècle de Fougères détruit en 1944, et sont protégés au titre des monuments historiques. Le parc paysager a été remanié dans la seconde moitié du XIXe siècle. Plusieurs châteaux construits autour du milieu du XIXe siècle dans la commune — la Vieuville, la Folletière et Fretay — illustrent la richesse et l'éclectisme architectural de l'époque, chacun adoptant un style différent. Le domaine a connu une succession de propriétaires, depuis les seigneurs de la Vieuville au XIIIe siècle, puis la famille Patard de la Mélinière au XVIIIe siècle, jusqu'à Saturnin Le Mercier des Alleux qui fit édifier le château, puis des familles telles que les Guéhéneuc de Boishue, de Villoutreys de Brignac et Chauveau de Villoutreys ; en 2014 le propriétaire est Laszlo Parakovits. Le château a fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques en 1946, réinscrite en 2013.