Période
XVIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Le château à savoir le logis en totalité, al chapelle en totalité, l'aile des anciens communs pour ses façades et toitures, les communs XIXe siècle (bâtiment principal, colombier et grange attenante, mur de l'ancienne serre) pour leurs façades et toitures, la basse-cour pour son sol d'assiette, le jardin potager en totalité, le lavoir pour ses façades et toitures et son bassin, le parc paysager avec ses avenues, allées, douves et pièce d'eau en totalité (cad. B 271 à 279, 281, 283 à 288, 770, 771, 773, 774 ; YI 33, 34 ; ZI 50 et 49 pour la partie circonscrite au chemin contournant la pièce d'eau) : inscription par arrêté du 10 juillet 2014
Origine et histoire du Château de la Villedubois
Le château de la Villedubois, situé au nord du bourg de Mordelles (Ille‑et‑Vilaine), se compose d’un ensemble de bâtiments élevés entre le milieu du XVIIe et la fin du XIXe siècle. À l’origine, un manoir médiéval, centre protestant durant les guerres de la Ligue, a été transformé en un long logis sobre où le pan de bois et la terre sont largement utilisés. Des communs des XVIIe et XIXe siècles et une chapelle complètent cet ensemble. La propriété fut siège d’une seigneurie de haute justice au Moyen Âge et passa, entre la fin du XIVe siècle et le milieu du XVIIe, par alliance et succession à plusieurs familles. En 1647, la famille Huchet, seigneurs de Pléhédel, vendit le domaine à la famille de Farcy, qui en est toujours propriétaire. Originaire de Normandie et d’ancienne famille huguenote, la maison de Farcy s’implanta dès le XVIIe siècle dans l’ouest de la France, avec plusieurs branches dont celle de la Villedubois. Pour l’essentiel, les bâtiments — logis, chapelle, colombier, communs et dépendances agricoles — datent des XVIIe et XVIIIe siècles, le corps de logis ayant été unifié au XIXe siècle à partir de parties édifiées entre le Moyen Âge et le XVIIe siècle. Le cadastre napoléonien de 1829 montre que ce long corps de logis rectangulaire était alors flanqué de deux ailes perpendiculaires délimitant une cour principale ouverte au nord, précédée d’une avant‑cour bordée de dépendances, de deux pavillons d’entrée et d’un colombier. Un grand jardin potager de forme carrée se trouvait au sud du logis ; l’ensemble était ceinturé par un important réseau hydrographique comprenant fossés en eau et un vaste vivier, et l’accès principal se faisait au nord, par le franchissement d’une douve et d’un portail monumental. Au cours du Second Empire, le domaine fut profondément restructuré : les anciens jardins furent remplacés par un parc à l’anglaise, dont le redessinage évoque l’influence des architectes‑paysagistes Denis et Eugène Bühler, tandis que l’ancien jardin potager fut déplacé vers l’ouest et enclos de hauts murs en terre. Le réseau d’eau fut partiellement conservé pour alimenter un étang remplaçant le vivier, et une grande avenue plantée reliait autrefois le château au moulin de Chouan, situé sur la Vaunoise. La recomposition du domaine entraîna aussi un changement d’orientation du logis vers le sud et le déplacement de l’accès principal au sud‑est, en liaison avec la création de la route aujourd’hui dénommée D287. Lors de ces travaux, l’aile ouest perdit une partie de ses bâtiments, de nouveaux communs en terre furent édifiés à l’emplacement de l’ancienne aile orientale et des dépendances agricoles furent regroupées à l’ouest autour d’une basse‑cour. Au tournant des XIXe et XXe siècles, un pavillon dessiné par l’architecte rennais Frédéric Jobbé‑Duval fut implanté à l’articulation du logis et de l’aile orientale transformée en communs ; sa hauteur et ses modénatures traduisent une volonté d’anoblissement de l’architecture existante. Depuis ces grands travaux du XIXe siècle, le domaine n’a plus connu d’interventions importantes et conserve la physionomie acquise à cette époque. Le château de la Villedubois est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 10 juillet 2014.