Origine et histoire
Le château de Lacaze, situé à Parleboscq dans les Landes (Nouvelle-Aquitaine), est inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 12 août 1992. Sa construction remonte au début du XIVe siècle ; des fenêtres ont été percées au XVIe siècle et des agrandissements réalisés aux XVIIIe (pavillons) et XIXe siècles (pavillons et terrasse). Partiellement ceint de fossés à sec, le bâtiment de briques a une forme à peu près carrée, compte quatre étages et se compose de deux tours polygonales côté nord, de divers pavillons et d’une terrasse côté sud. À la Révolution, les tours ont été décapitées et les signes de noblesse effacés ; elles n’ont pas été immédiatement restaurées et des toitures pentues provisoires assurèrent la mise hors d’eau, comme l’atteste un document de 1843. Entre 1910 et 1914, Adolphe Whitcomb a exhaussé les tours et rétabli les couronnes de créneaux et de merlons, de même que le couronnement du bâtiment adjacent à l’est. Les restaurations des façades, des encadrements des ouvertures et la couverture des tourelles octogonales ont été réalisées par Christopher Oldham en 1981 et 1982, sous la maîtrise d’ouvrage confiée à Roderick Galloway et la surveillance des travaux extérieurs assurée par l’Architecte des Bâtiments de France ; la tourelle centrale d’escalier conserve toutefois sa structure de guet.
Le fief de La Caze apparaît dès la fin du XIe siècle et, en 1230, appartient aux vicomtes de Marsan ; Arnaud de Marsan est cité comme premier seigneur. Le fief est mentionné dans un acte de paréage du 2 juin 1289, par lequel le comte d’Armagnac, le roi de France Philippe IV le Bel et Édouard Ier, roi d’Angleterre, s’engagent à le défendre, le seigneur étant leur vassal. Depuis 1152, avec le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et d’Henri Plantagenêt, l’Aquitaine est passée sous domination anglaise, situation rappelée dans les documents relatifs au domaine. En 1290, Arnaut-loup de Lasserre, chevalier de Bedeyssan, après avoir été battu et expulsé d’Arouille, reçoit le fief de La Caze d’Édouard Ier. En 1550, Pons de Pons épouse Françoise de Marsan et obtient de Jeanne d’Albret l’anoblissement des terres de La Caze, érigées en marquisat.
En 1687 la famille de Pons vend La Caze à Joseph Gillet, devenu marquis de La Caze ; il exerce des fonctions au Parlement de Bordeaux et, en 1714, devient Premier Président, achète la vicomté de Gabardan et laisse une descendance. Son fils Pierre Gaston de Gillet devient marquis et occupe divers offices au Parlement de Bordeaux, rédigeant en 1744 un aveu et dénombrement qui décrit le marquisat, une quinzaine de métairies et le moulin de Pedaynet ainsi que certains droits seigneuriaux. Jean Baptiste François de Gillet, seigneur et marquis, est ensuite titulaire des mêmes droits et charges sur l’étendue du marquisat.
Aux troubles de 1789, les Gillet quittent La Caze et les tours sont décapitées. Le domaine passe ensuite par des successions et ventes : Denis Charles Henri Gauldrée-Boileau reçoit La Caze par la dot de sa femme, Charlotte Émilie de Livron, puis acquiert et revend d’autres propriétés avant de décéder en 1830 ; Charlotte Émilie vend ensuite à M. Amiel, qui revend à Dominique Jean Barthier. En 1844, Adhémar de Guilloutet devient propriétaire ; homme politique bonapartiste, il est maire de Parleboscq, député et conseiller général, obtient l’extension du département des Landes à la commune, participe à la renommée du cru d’Armagnac de La Caze, fait restaurer plusieurs églises et possède alors une propriété de 580 hectares. Vers 1900, Adolphe Whitcomb acquiert La Caze ; il sera tué en 1914 à la bataille de la Marne.
De 1923 à 1958, la propriété revient à Lucien, Ernest, Gaston et Jean Pascal, puis passe successivement aux familles Godefroy (1958), De Robillard (1963) et au groupe Douillet & Sidicki (1973). Christopher Oldham, devenu propriétaire en 1981, entreprend la restauration du château en confiant la maîtrise d’ouvrage et la surveillance aux responsables précités.