Origine et histoire du Château de Lacombe
Le château de Lacombe, situé à Tarascon-sur-Ariège (anciennement Banat), jouxte le parc de la Préhistoire en Ariège. Maison forte du comté de Foix, il a été remanié au XVIIe siècle sur des assises plus anciennes. L'édifice forme un quadrilatère massif cantonné de trois tourelles de tailles différentes et encadre une petite cour intérieure. Les tourelles nord‑ouest et nord‑est conservent des vestiges de corbeaux qui laissent penser qu'elles pouvaient soutenir un chemin de ronde aujourd'hui disparu. La façade principale, au sud, présente une tourelle d'angle en légère saillie, des fenêtres à meneaux et une porte ornée d'un linteau de pierre surmonté d'un arc de décharge. La plupart des ouvertures sont des fenêtres à meneaux, dont certaines ont été transformées. Le bâtiment, élevé sur trois étages et couvert d'ardoises, comporte une annexe au sud à toiture de briques et deux tourelles carrées à ses angles. On y accède par une allée bordée de platanes centenaires. À l'intérieur, deux imposantes cheminées en stuc sculpté, classées au titre des monuments historiques, occupent le grand et le petit salon. Une troisième cheminée, plus modeste et également ornée de stuc, porte un panneau peint sur son manteau; les décorations rappellent les œuvres de Primatice à Fontainebleau et s'inspirent de modèles publiés par Abraham Bosse en 1633. Lacombe contrôlait la vallée de Rabat, au pied des Trois‑Seigneurs, ce qui explique son caractère défensif. En Ariège, l'insécurité liée aux guerres de Religion, aux troubles frontaliers et aux bandes de brigands a prolongé, au‑delà du premier quart du XVIIe siècle, la nécessité de maintenir et d'aménager des maisons fortes. L'histoire du château est liée à la famille Deguilhem, dite plus tard de Guilhem, fondés de pouvoir des comtes de Foix. En 1634, François III Deguilhem acquiert une ancienne métairie assimilée à une ferme‑forte et devient seigneur de Lacombe, la demeure étant probablement déjà fortifiée. Bernard Deguilhem agrandit et renforce la maison et fait enrichir l'intérieur de cheminées fastueuses en stuc. La famille, établie dans le secteur depuis le milieu du XVIe siècle — Antoine Deguilhem est mentionné en 1560 et comme propriétaire d'une demeure en 1593 — progresse socialement par des alliances matrimoniales. En 1624 François Deguilhem épouse Anne de Saint Pastou de Lapeyrère; une demande de reconnaissance de noblesse formulée en 1666 obtiendrait finalement une issue favorable en 1699, malgré des contestations et des accusations de falsification de généalogie et d'armoiries. Les héritiers de la famille sont encore cités pour le château jusqu'en 1789 et, en 1747, Bernard de Lapeyrère, arrière‑petit‑fils de François III, est mentionné comme seigneur lors d'un différend local. Au XIXe siècle, en 1891, le château appartient à Raoul Saint‑Jean de Pointis et conserve alors un mobilier de style Louis XIII; la famille de Pointis y est encore présente en 1910 avant que le domaine ne passe ensuite à la famille Ginesty. Les deux grandes cheminées ont été classées monuments historiques par arrêté du 21 mars 1983 et le reste de l'édifice a été inscrit par arrêté du 18 juin 1992.
