Période
4e quart XVIe siècle, 1ère moitié XVIIe siècle
Patrimoine classé
Portail d'entrée, en bordure du C.D. n° 920, la grille et les murs de clôture ; façades et toiture de la maison-portière ; façades et toitures des deux pavillons encadrant la cour d'honneur et escaliers attenants ; cour d'honneur, murets, balustrades, escaliers et grilles ; intérieurs du corps de logis ; basse-cour, murs, abreuvoir, chenil, hangar avec réservoir d'eau et hangar avec fenil ; jardin potager, murs et grilles, ainsi que la serre ; parc (cad. AI 13 à 26, 32, 35 à 41, 43, lieudit Château de la Grange) : inscription par arrêté du 11 septembre 1997 - Façades et toitures du corps de logis, y compris les escaliers extérieurs ; bâtiments de communs est et ouest bordant la cour d'honneur en totalité (cad. AI 43, lieudit Château de la Grange) : classement par arrêté du 8 septembre 1999
Origine et histoire du Château de Lagrange-Montalivet
Le château de Lagrange-Montalivet, situé à Saint-Bouize, occupe l'emplacement ou la proximité du château fort de Vèvre, mentionné dès 1090. Un premier château médiéval est attesté au XIIIe siècle ; reconstruit vers 1500 pour François Estevard, il fut en grande partie détruit en 1569 par l'armée du duc des Deux-Ponts, si bien que de cet édifice ne subsiste aujourd'hui qu'une salle voûtée d'ogives, intégrée à l'extrémité nord de l'aile ouest des communs. Les circonstances de l'édification du château actuel restent incertaines : certaines sources évoquent un chantier commencé vers 1595 pour Antoine de La Grange, puis achevé vers 1610 par François de La Grange, tandis que d'autres chercheurs privilégient l'attribution à la famille de Buffevant (Louis ou Louis II de Buffevent). Le fils de Louis II, qui rend un aveu en 1640, et les documents de 1655 indiquent l'existence d'un manoir ancien et d'un fief comprenant château, basse-cour et jardin, ce qui laisse supposer que des travaux se sont poursuivis entre le milieu du XVIIe siècle et 1665, alors que les communs paraissent antérieurs et dateraient du règne d'Henri IV. En 1639 est créé un parterre en compartiments et un jardin potager ; en 1647 la famille Buffevent reçoit saint Vincent de Paul. Au XVIIIe siècle la seigneurie passe aux Grivel, puis, après une vente en 1762-1764, à François Brisson qui aménage le parc et remanie l'intérieur du logis. Acquis au début du XIXe siècle par le comte Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, le domaine est restauré sous la Restauration ; des panneaux peints provenant de l'Hôtel Lambert sont posés au premier étage et des lambris décorés de style rocaille y sont remontés. Son fils Camille de Montalivet poursuit les restaurations entre les années 1823 et les années 1840 (ou jusqu'aux années 1860 selon les sources), modifiant l'entrée de la cour d'honneur, démolissant le bâtiment est de la basse-cour, remaniant des décors intérieurs comme la bibliothèque, restaurant le parc et construisant des bâtiments d'exploitation et une maison-portière ; son monogramme figure sur une lucarne restaurée. Le domaine revient ensuite par alliance à la famille de Villeneuve, qui en est aujourd'hui propriétaire. L'ensemble, composé d'un corps central flanqué de pavillons et de vastes communs, a été classé monument historique le 8 septembre 1999 ; le parc et les jardins sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.