Origine et histoire du Château de Lamothe
Le château de Lamothe se situe sur la commune de Villeneuve-sur-Lot, en direction de Bias, dans le Lot-et-Garonne. Il présente un grand corps en U : deux niveaux côté sud et un seul côté nord, adossé à une forte déclivité qui aboutit, du côté du Lot, à une carrière de calcaire ; le retour de l'aile ouest fait défaut. Des fenêtres en arc plein cintre éclairent le rez-de-chaussée, tandis que l'étage est percé d'ouvertures rectangulaires ; le corps central est surmonté d'un fronton triangulaire portant une inscription repeinte mentionnant 1787 et le nom du marquis de Fumel et de son épouse. Une double allée de platanes accompagne l'accès au château et quatre piliers supportent un pigeonnier élevé sur piles ; ce dernier peut remonter au XVIe ou au début du XVIIe siècle. Le site conserve aussi la trace d'une ancienne motte féodale qui contrôlait les passages sur le Lot : une tour quadrangulaire de quatre niveaux y est représentée sur un dessin du XVIe siècle, et il ne subsiste aujourd'hui qu'un monticule de terre surmonté du colombier. Vers 1780, le château est reconstruit pour Jean-Joseph, marquis de Fumel, pour sa femme Marie-Anne d'Abzac ; le plan de la fin du XVIIIe siècle est attribué par Louis Hautecœur à l'architecte bordelais Victor Louis. Un bélvédère sur le Lot, mentionné par Latapie, a disparu, de même qu'un édicule semi-enterré, probablement une glacière ; un bois de haute futaie et un parc de chasse clos de murs en pisé bordaient le domaine à la fin du XVIIIe siècle. L'achèvement intérieur semble avoir été interrompu par la Révolution ; au XIXe siècle, le domaine a été morcelé entre plusieurs propriétaires. Le domaine a ensuite été acquis par Georges Leygues, député de Villeneuve-sur-Lot, puis est passé par héritage aux Raphaël-Leygues. Le château a servi d'hôpital pendant la Première Guerre mondiale et, entre 1937 et 1940, a été transformé en centre d'hébergement pour enfants espagnols. Selon la tradition orale, le balcon a été achevé au milieu du XXe siècle avec une ferronnerie provenant de Paris. Le monument fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 19 mars 1971. Architectoniquement, l'édifice présente un avant-corps central à trois fenêtres orné d'un balcon et d'un fronton triangulaire, encadré par deux corps latéraux dont les fenêtres du rez-de-chaussée sont en plein cintre.
