Origine et histoire du Château de Landal
Le château de Landal, château médiéval situé à Broualan (Ille‑et‑Vilaine), est cité dès le XIe‑XIIe siècle et a constitué la seigneurie puis le comté de plusieurs grandes familles de la noblesse bretonne. Établi sur un éperon barré à quelques kilomètres au sud‑est de Dol‑de‑Bretagne, il domine un chapelet d’étangs naturels qui assurent sa défense sur les flancs ouest, nord et est. Le domaine comprend un bois d’environ cent hectares et une avenue cavalière large de 45 mètres sur 1 200 mètres de long. Autrefois rattachée à La Boussac, la paroisse puis commune de Broualan est distincte depuis le milieu du XIXe siècle. À l’origine, l’ensemble fortifié comportait quatre tours construites au XVe siècle, dont deux subsistent partiellement, ainsi qu’un mur d’enceinte percé d’une porte à pont‑levis, flanqué de cinq autres tours dont trois subsistent en partie. Le rempart était surmonté d’un promenoir et de claires‑voies en pierre de taille ; l’ensemble était précédé d’un étang et de douves. Hors de l’enceinte se trouve une chapelle datée du XVIe ou XVIIe siècle qui conserve quelques pierres tombales, ainsi qu’un colombier et l’ancien potager. Le bâtiment principal est un donjon de forme quadrangulaire entouré de quatre imposantes tours rondes, fortement remanié au milieu du XIXe siècle : fenêtres, couronnement, toitures et intérieurs ont été rebâtis par Louis du Breil, qui avait racheté le domaine après la vente comme bien national à la Révolution. La cour est entourée de courtines et de tours d’angle ; le potager ou jardin d’agrément, d’une surface d’environ 600 ares, est séparé du château par l’une des douves. Le château a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 6 octobre 1981 pour ses façades et toitures, celles de ses communs, de sa chapelle et de sa fuie ; les anciennes lucarnes du donjon ont disparu au cours du XXe siècle. Probablement issu d’un ancien manoir seigneurial et vassal de Dol, Landal fut renforcé au XVe siècle et complété par une douve au sud. Il servit de garnison pour les ducs de Bretagne pendant la guerre de Cent Ans et connut des épisodes de prise, notamment en avril 1354 par Arnoul d’Audrehem. Le château a été plusieurs fois incendié au cours de son histoire ; en 1758 il fut brûlé par les Anglais, en représailles selon les sources, après les tirs dirigés contre leurs navires lors de leur débarquement à Cancale commandés par Olivier‑Joseph de France, alors propriétaire et capitaine général des garde‑côtes de Dol. Transmis par alliances aux maisons de Montsorel, d’Aubigné, de Montauban, de Rohan, de Maure et de Rochechouart‑Mortemart, le fief fut vendu en 1697 à Olivier de France, érigé en comté en 1716, puis transmis à la maison du Breil en 1781. Vendu comme bien national en 1799, le château fut racheté en 1803 par Louis du Breil ; des travaux importants y sont signalés au milieu du XIXe siècle et l’architecte Arthur Regnault y effectua des interventions en 1899‑1900. Le domaine, qui atteignait 350 hectares, fut acquis par Maurice de Thomasson en 1892. Après plus d’une décennie d’abandon et d’actes de vandalisme, le site fut géré de 2013 à 2015 par la famille Guyot, puis redevenu à l’abandon en 2016 à la suite d’un différend avec l’abbaye de la Lucerne, propriétaire des lieux ; le château fait l’objet de visites régulières d’explorateurs urbains. La renommée historique de Landal tient à la fois à sa topographie défensive, à ses aménagements successifs et à la lignée des familles qui se sont succédé à sa tête.