Origine et histoire du Château de Langoiran
Le château de Langoiran, dont une partie remonte à la fin du XIIIe siècle et une autre à la Renaissance, s'élève sur la pointe isolée d'un coteau dominant la Garonne et le hameau du Pied-du-Château. Classés parmi les monuments historiques, ses vestiges témoignent d'une longue histoire seigneuriale et militaire. En août 1578 s'y tint une rencontre entre Henri de Navarre et Catherine de Médicis. Édifié au XIIIe siècle par la famille des Seguin d'Escoussans, le site passa ensuite entre les mains de plusieurs grandes familles — Albret, Montferrand, Arnoul, puis Daffis — et fut mêlé aux conflits opposant les rois d'Angleterre et de France. Architecture et fortifications datent pour l'essentiel de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle, mais le château a été restauré et remanié à différentes époques. La pointe du coteau a été isolée et précédée de trois terrasses successives conduisant au point culminant où s'élève le donjon. Des murs épais et des défenses, aujourd'hui en grande partie repris par la végétation, protégeaient cette position ; un fossé en arc de cercle reliait la vallée et le vallon pour fermer le côté exposé à l'attaque. Le donjon circulaire contient trois salles octogonales voûtées, reliées par un escalier percé dans l'épaisseur des murs ; un lanternon à calotte sphérique, qui surmonte l'escalier, date du XVIIe siècle. Parmi les aménagements anciens, on distingue un donjon carré — construit pour la famille d'Escoussans au XIIIe siècle et aujourd'hui détruit —, ainsi que la citadelle formée par le donjon circulaire, l'enceinte et la basse-cour, édifiée au XIVe siècle. Un appartement fut ajouté à l'entrée nord au XVe siècle pour la famille de Montferrand ; la restauration du donjon circulaire à la fin du XVIe siècle fut conduite pour Étienne de Pontac par les maîtres maçons Bris Martin et Pierre Ardouin. Au début du XVIIe siècle, on aménagea une chapelle, une tour au-dessus de la poterne de la deuxième enceinte et un nouveau logis pour la famille Daffis. En septembre 1649, pendant la Fronde, le duc d'Épernon s'empara du château, l'incendia et fit sauter le donjon ; il fut alors abandonné et tomba en ruines. Aux XVIIIe et XIXe siècles, cours et terrasses furent remblayées et un nouveau logis fut construit au XIXe siècle en contrebas de l'enceinte médiévale. Restauré à partir de 1972 par l'association Les Amis du château de Langoiran, le site fait aujourd'hui l'objet d'opérations de sauvegarde et de valorisation.