Origine et histoire du Château de Laroque
Le château de Laroque, mentionné pour la première fois en 1108 dans le cartulaire de Cahors puis en 1170 dans celui de l'abbaye d'Aniane, domine le village et contrôlait l'accès à la vallée de l'Hérault. Place forte des XIe‑XIIe siècles, il présente des vestiges et des bâtiments d'époques variées. L'escalier d'accès, les façades et les toitures du château médiéval ainsi que l'ancienne chapelle castrale sont inscrits aux monuments historiques par arrêté du 22 janvier 1979. À l'ouest se dressent deux tours semi‑circulaires partiellement ruinées. Au sud‑ouest, le corps principal semble avoir été édifié en deux campagnes, comme l'indique un ancien chaînage d'angle qui divise la façade sud‑ouest en deux parties ; des fenêtres géminées subsistent. Au nord se situent les vestiges d'un donjon carré. Par ailleurs, un donjon pentagonal, daté des Xe et XIIe siècles, s'élevait autrefois à près de 36 mètres avant d'être écrêté sur ordre de Richelieu après les Guerres de Rohan ; sa hauteur actuelle est de 27 mètres et sa partie supérieure a été remaniée en pierres à bossage. Son sommet abrite une cloche offerte en 1630 par Bertrand de Saussan, coseigneur de Laroque ; cette cloche est classée depuis le 18 novembre 1942 et a longtemps servi pour l'horloge. Le corps de logis adjacent est daté des XIIe‑XIIIe siècles. La chapelle castrale, d'origine romane au XIe siècle, a été agrandie au XIVe siècle sur la cour du château ; le côté sud de l'église est orné d'une série d'arcatures lombardes. Sa sacristie a été aménagée dans une ancienne échauguette militaire, visible à l'angle du mur du donjon et reconnaissable à ses mâchicoulis. La demeure seigneuriale, en léger retrait, est une importante bâtisse remaniée au XVIe siècle ; parmi ses arcades subsiste le blason de la famille de La Roque sculpté dans la pierre, et une cour proche abrite l'ancienne cuve baptismale de la chapelle. Plusieurs familles se sont partagées ou succédé dans la seigneurie : Béranger de Sauve et Guillaume Arnauld figurent parmi les principaux donateurs pour l'érection de la paroisse en 1155, de même que Raymond de La Roque, dont la présence et celle de sa famille suggèrent une implantation ancienne. La famille de La Roque a donné naissance à plusieurs branches — Couloubrines, Languedoc et Vivarais — dont la branche du Vivarais, établie au XVIIe siècle, est toujours représentée et a réuni par alliances plusieurs baronnies. Les Saussan, coseigneurs du XIIIe siècle jusqu'à la Révolution, ont notamment offert la cloche du donjon ; Bertrand de Saussan est enterré dans la chapelle Saint‑Jean. Isabeau de Saussan, mariée en 1655 à Hector de La Tour, transmit ses droits à sa fille Marie de La Tour, dame de La Roque et d'Arènes, qui est enterrée avec sa mère dans la chapelle Saint‑Jean. Par mariage, les Roquefeuil devinrent coseigneurs à partir du XVIIe siècle : Fulcrand de Roquefeuil épousa Marie de La Tour en 1674, et plusieurs générations de cette lignée sont également inhumées dans la chapelle Saint‑Jean, jusqu'au décès de François de Roquefeuil en 1764.