Origine et histoire
Le château de Lastouzeilles, dit Las Touzeilles, se situe à Palleville (Tarn). Il est partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 17 mars 1999. Propriété privée de la famille de Gouttes, il ouvre ses portes l'été ; la visite du parc et des parties classées est gratuite. Établi près du ruisseau de la Mouline, à la frontière entre l'Albigeois et le Lauragais, il se trouvait sur un espace longtemps disputé pendant les guerres de Religion. Le site est occupé depuis au moins l'Antiquité : des vestiges romains y ont été trouvés, et le nom « Touzeilles » pourrait évoquer la présence de « tours vieilles ». Selon la propriétaire actuelle, le château existait déjà à l'époque de la croisade des Albigeois et certains cathares s'y seraient réfugiés ; elle affirme aussi que le donjon primitif a été arasé sous Richelieu. L'édifice est mentionné pour la première fois à la fin du XVe siècle ; il subit un siège en 1587 mené par le vicomte de Turenne, Henri de La Tour d'Auvergne, et passe alors aux mains des huguenots, qui l'utilisent pour résister aux troupes catholiques du duc Anne de Joyeuse — une trace de boulet est encore visible dans la façade ouest. Le château est partiellement reconstruit à la fin du XVIe siècle et restauré ; il appartient alors à un seigneur protestant dont un descendant se convertira après la révocation de l'édit de Nantes, en gravant le linteau « malgré moi ». Après la Révolution, il est acheté en 1806 par Jean-Louis de Gouttes, capitaine de cuirassiers dans la Grande Armée et chevalier de la Légion d'honneur ; la famille de Gouttes, originaire de Revel où elle possédait une filature de coton, en est toujours propriétaire. Au XIXe siècle, des travaux et de nouvelles adjonctions sont entreprises, notamment la pose de contreforts pour soutenir des murs bâtis sans fondation, sans modifier l'aspect général. Le château se présente comme un long corps de logis orienté est-ouest, complété au nord par une aile en retour ; il est essentiellement bâti en brique foraine, hormis quelques parements. Deux petites tours carrées encadrent la façade sud, qui compte trois étages et des fenêtres à meneau de style Renaissance ; une autre tour, ancien donjon, flanque l'aile en retour. Dans le parc, un château d'eau ou pavillon des bains, installé au XIXe siècle, alimentait les cabinets de toilette ; à l'ouest subsistent des parties des douves et du mur de clôture. L'édifice conserve également ses oubliettes, rappel du droit de justice seigneurial. Pour en savoir plus, on peut consulter les listes et portails consacrés aux châteaux et monuments du Tarn, la notice Mérimée et les ressources en ligne dédiées aux châteaux de France et au Moyen Âge tardif.
