Origine et histoire du Château de Latoue
Le château de Latoue, dit aussi de Latour, se situe sur la commune de Latoue, en Haute-Garonne, région Occitanie. L’ensemble se compose de quatre parties distinctes : l’ancien donjon du XIe siècle, une tour du XIIIe siècle avec escalier à vis, une tourelle du XVIe siècle prolongeant cet escalier pour accéder aux parties hautes, et une maison d’habitation du XVIIIe siècle dont certaines pièces conservent des placages de bois de style Louis XV. En 1500 le château est partiellement incendié ; il est restauré en 1581 et complété par une tourelle sur trompe d’angle. Dès la première moitié du XIIe siècle l’ensemble castral, disposé en ellipse à l’intérieur d’une enceinte, comprenait une tour primitive de 5 m sur 5 en parement de pierres rouges, haute d’environ 15 mètres, appuyée sur un important affleurement calcaire et pourvue d’une entrée suspendue à 6 mètres accessible par échelle escamotable. Cette tour comportait une salle basse voûtée, deux étages supérieurs et une plate-forme sommitale de guet, tandis que l’enceinte, haute d’environ six mètres, présentait courtines en pierres blanches, un chemin de ronde, des créneaux et une poterne romane dans l’angle sud‑est ; la chapelle castrale Saint‑Sernin, orientée, s’appuyait sur le rempart nord. Au premier quart du XIIIe siècle l’ancienne tour devient l’accès aux communs et une tour plus vaste de 10,50 m sur 9,50 m est élevée en parement de pierres rouges, réutilisant le mur sud du donjon antérieur et conservant une porte romane suspendue à six mètres ; la salle basse, voûtée en berceau sur le rocher, sert de cellier, tandis que le niveau d’accès abrite une salle de garde avec une grande cheminée et que l’étage supérieur, en brique et colombages débordant sur corbeaux de bois, constitue le logis résidentiel. L’enceinte reçoit une chemise enveloppante, des aménagements défensifs se multiplient autour du site, et une tour ronde dite « tour de ville » fait face à la route longeant la Noue ; une tour‑porte en contrebas, à péage, est signalée et une pierre blasonnée aux armes des comtes de Comminges subsiste dans le mur nord. Le castrum de Turre est mentionné en 1304 ; vers 1440 le site est ravagé lors d’un conflit local et demeure ensuite longtemps inhabité, la salle basse du donjon servant alors de prison. Au XVIe siècle, sous François Ier, une tour hexagonale est accolée au mur est du donjon et apporte un escalier à vis en pierre desservant les étages ainsi que de nouvelles latrines ; au cours des années 1580 est édifiée, entre l’ancien donjon et le pan sud de la tour, une trompe d’angle surmontée d’une tourelle, ouvrage de type Renaissance muni d’un assommoir et remarquable par la qualité de sa stéréotomie. Aux XVIIIe et XIXe siècles le dernier étage en bois du donjon et le dernier étage de la tour sont arasés pour permettre la construction d’une habitation sur la cour médiévale ; la cuisine est installée dans l’ancienne salle basse avec une nouvelle cheminée et des percements vers les pièces d’habitation, tandis que le terrain est peu à peu nivelé et que des plantations, dont un magnolia et quatorze cèdres de l’Atlas plantés vers 1850, modifient l’environnement. Au XXe siècle des travaux de consolidation en 1971‑1972 ont sécurisé la façade sud menacée d’effondrement grâce à des ceintures bétonnées appuyées sur cinq contreforts, et l’ensemble des façades et des toitures a été inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 25 juillet 1979. Le site accueille aujourd’hui des manifestations culturelles telles que concerts et expositions.