Château de Lavardens dans le Gers

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort gascon

Château de Lavardens

  • Château de Lavardens
  • 32360 Lavardens
Château de Lavardens
Château de Lavardens
Château de Lavardens
Château de Lavardens
Château de Lavardens
Château de Lavardens
Château de Lavardens
Château de Lavardens
Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

XIIIe siècle, 1er quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château (ensemble des bâtiments) (cad. D 2) : classement par arrêté du 14 mars 1961

Origine et histoire du Château de Lavardens

Le site accueille un château attesté dès 1140, construit sur le point culminant de la commune de Lavardens sur les fondations d’une forteresse médiévale. Le vieux château médiéval fut détruit pendant les guerres de Religion ; la partie basse, datée du XIIIe siècle, sert de soubassement au château reconstruit à partir de 1620. Un premier châtelain connu, Géraud de l’Isle-Arbéchan, était vassal du comte de Fezensac, puis la seigneurie passa aux comtes d’Armagnac : Jean Ier y fit sa résidence principale, y donna des coutumes entre 1400 et 1410, et y déposa ses archives ; son épouse Odile de Goth y est décédée. Après la mort de Jean V d’Armagnac et la prise de Lectoure, les possessions tombent dans le domaine royal ; Charles Ier d’Armagnac, affaibli par de longues détentions, retrouve Lavardens en 1484, mais le château est pris d’assaut en 1496 et tombe ensuite en ruine. Antoine de Roquelaure reçoit la seigneurie en 1585 et, à partir de 1620, entreprend la construction du nouveau château sur les bases médiévales pour sa jeune épouse Suzanne de Bassabat, faisant appel aux architectes Pierre Souffron et Pierre Levesville, dont la part respective dans l’ouvrage reste incertaine. Le maréchal de Roquelaure meurt en 1625 et, en 1653, une épidémie de peste contraint d’interrompre les travaux : l’étage supérieur n’est pas achevé et le château demeure inabouti. En 1752 la propriété est vendue à Victor de Riqueti, marquis de Mirabeau, qui engage d’importants travaux, puis revendue en 1765 à Laclaverie de Soupex ; la famille de Pins, liée par mariage en 1770, émigre à la Révolution. Vainement proposé à la vente en 1850, le château est loti en copropriété en 1852 et accueille une douzaine de familles. Le toit s’effondre en 1923 et la ruine s’accélère jusqu’à la décision municipale de 1957 d’utiliser l’édifice comme carrière ; grâce à l’opposition, notamment de Vincent Steux, le château est classé monument historique en 1961 et la restauration est engagée. L’édifice est aujourd’hui un centre d’animation qui accueille des expositions, la première grande manifestation récente, en 2000, étant consacrée à Camille Claudel.

Sur le plan architectural, le château présente un profil général en parallélépipède rectangulaire, auquel s’adjoint un autre corps rectangulaire légèrement en biais au nord, ainsi que des bâtiments annexes de moindre importance. La façade ouest, élément le plus remarquable, est flanquée de deux tourelles carrées en encorbellement reposant sur des trompes et les contreforts d’angle ; ces tourelles, aujourd’hui découronnées, ne dépassent plus le toit à quatre pentes. Leur fonction était essentiellement ornementale : elles mettaient en relation trois balcons établis sur des arcades sur les trois faces de la partie occidentale et se prolongeaient vers le sud par des corbeaux ayant porté une galerie en bois, offrant ainsi une vaste vue sur la vallée, renforcée par de grandes fenêtres à meneaux. Les murs épais, percés de meurtrières à la base, témoignent du caractère défensif primitif. Dans les parties inférieures subsistent des vestiges de la forteresse d’origine, notamment deux grandes salles voûtées en berceau, dont la salle des gardes du XIIIe siècle ; le clocher de l’église actuelle correspond à une tour du château médiéval. Au rez-de-chaussée se trouvent deux vastes salles voûtées et le départ d’un escalier à rampes droites ; au deuxième entresol apparaissent les premières marches d’un escalier extérieur taillé dans le roc, et aux niveaux supérieurs les salles sont voûtées en arc de cloître. Dix-sept salles d’étage conservent des pavements en briques et en pierre calcaire locale formant des décors variés.

La restauration moderne débute en 1957 lorsque Vincent Steux acquiert une partie de l’étage noble et, avec le concours de l’abbé Brach et du Club du Vieux Manoir, lance les travaux ; l’État assure en 1970 la mise hors d’eau de plus de 1 500 m² de toitures, permettant la poursuite de la restauration.

Liens externes