Origine et histoire du Château de Lazenay
L'ancien château de Lazenay, situé le long de la rivière Auron près de Bourges, est un exemple rare d'architecture civile de la fin du XIIIe ou du XIVe siècle. Le site se trouve en amont de la cité de Bourges, à environ 3 km de la grosse tour de Philippe Auguste, sur la route départementale 106 en direction de Dun. Il occupe un emplacement en contrebas d'un site gallo‑romain, où des sépultures ont été fouillées dans les années 1990 et 2000 avant d'être recouvertes par des lotissements et le golf de Bourges. Le domaine, appelé alors d'Azenay, fut vendu en 1265 par Robert Bourguignon à Robert de Clamecy et à son fils Guiot ; ces derniers firent édifier le logis‑porche encore visible et exploitaient un moulin aujourd'hui disparu. La famille de Clamecy conserva le bien jusqu'à sa vente en 1496 à Guillaume Compaing, qui entreprit des aménagements au début du XVIe siècle. Au cours du XVIe siècle la propriété passa entre plusieurs mains et, en 1574, Jehan Niquet l'offrit comme maison de campagne aux Jésuites de Bourges, qui la conservèrent jusqu'à la Révolution ; à cette époque le château fut vendu comme bien national. Par la suite, Alphonse Charles Soulard acquit le domaine et fit construire une grande maison bourgeoise en 1876, laissant le logis‑porche comme dépendance agricole. Le site passa ensuite au petit séminaire puis à la municipalité de Bourges ; le bâtiment médiéval a été laissé en déshérence jusqu'à une couverture provisoire et une étude archéologique en 1994, tandis que le logis principal a été rénové et transformé en résidence hôtelière en 1996. L'ensemble est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 10 février 1994, modifié le 19 mai 1994. De plan rectangulaire, le corps d'entrée comprend un porche carré surmonté d'un étage et un logis rectangulaire prolongé au sud par une abside qui abritait le four. À l'intérieur, on note des traces de peintures murales à l'étage, notamment une bordure peinte ornée d'écus armoriés datée des XIVe ou XVe siècles. Le porche s'ouvrait sur la façade et la cour par des portes en arc brisé et était initialement couvert par une voûte en croisée d'ogives, aujourd'hui remplacée par un plancher en bois ; les charpentes sont en chêne et l'accès à l'étage se faisait autrefois par un escalier en bois. Selon Buhot de Kersers, l'étage supérieur contenait une chambre éclairée par une fenêtre sur la cour et par deux fenêtres extérieures géminées dont le linteau unique simule deux arcades trilobées ornées de boules saillantes. Enfin, selon certaines sources, Charles IX et Catherine de Médicis auraient séjourné au château pendant deux semaines lors du siège de Bourges en 1562.
