Origine et histoire du Château de Léotoing
Le château de Léotoing, situé dans la vallée de l'Allagnon en Haute-Loire, occupe l'emplacement d'une première fortification implantée vers 1060. Le château actuel résulte d'une reconstruction menée par les Dauphins d'Auvergne autour de 1261, puis d'agrandissements et de consolidations au XIVe siècle qui lui donnent son caractère féodal. Le nom et la seigneurie de Léotoing proviennent d'une branche cadette de la famille de Mercœur ; à la fin du XIe siècle, Anthoine de « Lauthon » et ses héritiers étendent leur autorité sur plusieurs fiefs voisins. Vers 1420, la seigneurie se scinde et les cadets s'installent à Montgon, qui devient le fief principal de la branche Léotoing-Montgon. À l'origine, le château se dressait sur une motte entourée d'un fossé, localisée près du cimetière au point le moins élevé du site. À la suite de dissensions dans la famille comtale d'Auvergne, Léotoing est attribué par jugement royal à Robert Dauphin, comte de Clermont, qui le transmet à son fils Hugues au début du XIVe siècle. Sous la seigneurie des Dauphin, une puissante tour maîtresse et ses annexes sont élevées en aménageant une terrasse sommitale sur le piton rocheux voisin ; la motte primitive est alors arasée et l'ancienne basse-cour, close de murs, favorise la formation du village et de son église paroissiale. En 1264, les habitants reçoivent une charte de franchises et de privilèges en contrepartie de prestations militaires et de fournitures au bénéfice des Dauphin et de leurs suites. Un siècle plus tard, vers 1365, Robert Dauphin renforce les défenses pour prévenir toute attaque, dans le contexte de la guerre de Cent Ans et des compagnies de mercenaires présentes dans la région. Au XVe siècle, un ultime programme d'aménagements résidentiels achève de fixer la physionomie du château. Par mariage, la seigneurie passe ensuite à la famille de Bourbon, comtes puis ducs de Montpensier, puis aux ducs d'Orléans. Abandonné et sans entretien à partir du XVIe siècle, le château tombe en ruines ; vendu comme bien national pendant la Révolution, il sert de carrière pour les habitants du village. Propriété privée, il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 7 juillet 1992.