Château de Lespinassat à Bergerac en Dordogne

Château de Lespinassat

  • 24100 Bergerac
Crédit photo : Dominique Repérant - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle, 2e quart XVIIIe siècle, 1ère moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château, y compris celles des deux pavillons d'entrée ; terrasse nord ; fossé entourant l'ensemble, y compris les trois ponts d'accès (cad. BV 81 à 83) : inscription par arrêté du 22 novembre 1989

Origine et histoire

Le château de Lespinassat est situé à Bergerac, en Dordogne, en Nouvelle-Aquitaine. Il occupe l’emplacement d’une ancienne maison forte et présente, dans sa majeure partie, des élévations datées des XVIIe et XVIIIe siècles. Au XVIIIe siècle, une galerie a été ajoutée, ouvrant en vis-à-vis du parc une façade monumentale dont l’élément marquant est un escalier en fer à cheval doté d’une rampe en fer forgé menant à un avant-corps à fronton. Des pavillons ont été édifiés de part et d’autre des entrées est et ouest, délimitant une terrasse bordée de douves sèches franchies par un pont ; plusieurs autres ponts permettent de franchir de larges fossés autour du domaine. Au sud du château se trouvent les anciens chais, appuyés sur des caves voûtées surbaissées. Le bâtiment actuel, une gentilhommière, remplace la bâtisse défensive antérieure ; d’importants travaux ont été entrepris à partir de 1734, période à laquelle la galerie a été réalisée. Le domaine conserve ainsi des aménagements architecturaux et paysagers révélateurs de son évolution du XVIe au XVIIIe siècle. Le château de Lespinassat est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 22 novembre 1989.

La seigneurie a été acquise vers 1450 par la famille d’Alba, d’origine espagnole, qui fait élever une première résidence au XVIe siècle. Cette famille, arrivée en France au XVe siècle, se convertit initialement au calvinisme, puis connaît des parcours divergents après la révocation de l’édit de Nantes : certains membres se convertissent au catholicisme, tandis que d’autres émigrent, notamment à Amsterdam. Parmi les représentants notables, Hélie d’Alba, avocat, est anobli par lettres patentes en décembre 1638, enregistrées en 1640 ; sa descendance comprend des vicomtes de Monbazillac, dont Daniel d’Alba (1648‑1715) — converti au catholicisme — et David d’Alba (1654‑1716), colonel au régiment d’Auvergne et brigadier des armées du roi, qui fut 4e vicomte puis mourut sans héritier. La branche de Monbazillac se poursuit avec David II d’Alba (1674‑1731), 5e vicomte, puis David‑Daniel d’Alba (1682‑1754), 6e vicomte, qui s’éteint sans héritier, mettant fin à cette lignée. Du côté de Lespinassat, Mathieu d’Alba est seigneur du lieu ; Josué d’Alba (1657‑?), seigneur de Lespinassat, émigre à Amsterdam à la révocation de l’édit de Nantes et épouse Madeleine de Briançon ; ses descendants s’établissent ensuite en Pologne, notamment à Raciąż, plusieurs retrouvent la religion juive et certains retournent en France au début du XXe siècle. D’autres membres de la famille d’Alba apparaissent dans différentes régions, comme un Josué d’Alba attesté seigneur du château d’Aiguefonde en 1586, où il aurait reçu Henri III de Navarre.

Liens externes