Origine et histoire du Château de Lignières
Le château de Lignières, situé dans la commune de Lignières (Cher), est un édifice classé monument historique par arrêté du 27 juin 1935 ; le classement comprend les dépendances, la cour d’honneur, les douves, les bâtiments des communs et le parc. Sainte Jeanne de France, fille de Louis XI, vécut quinze ans à Lignières. L'actuel château a été construit entre 1654 et 1660 par François Le Vau pour Jérôme de Nouveau, sur l'emplacement d'un château féodal abattu en 1653 ; Jérôme de Nouveau avait acquis la place en 1653. Le corps de logis fut élevé de 1654 à 1656, la galerie conçue peu après, puis en 1660 furent édifiés les deux pavillons qui encadrent la terrasse d'entrée donnant sur la cour. Les fossés furent transformés en douves par Larivière. Les plans de jardins dressés par Le Nôtre n'ont pas été réalisés ; les jardins, tels qu'exécutés, furent conçus par le jardinier parisien Gabriel Thévenon et les canaux réalisés par Jérôme Drouard, gendre de Larivière et maître fontainier de Paris. Les travaux furent dirigés par l'architecte Robert Geoffroy, décédé en 1660, puis par l'entrepreneur René Boissonnet, qui travaillait encore aux basses-cours en 1665. Propriété actuelle du prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, héritier par sa mère Madeleine de Bourbon Busset, le château est un exemple du classicisme français, présenté de façon plus sobre que ne l'avait envisagé son concepteur, des éléments décoratifs prévus (statues, bustes, bas-reliefs) n'ayant jamais été installés. Dans l'ensemble fidèle au bâtiment initial, il a subi des aménagements au fil des siècles ; la galerie fut notamment transformée en filature au XIXe siècle puis reconstruite dans son état primitif vers 1920. Le château accueille le siège de l'association François Le Vau à Lignières, qui œuvre à la promotion et à la restauration du site selon ses statuts. L'état de décrépitude et le risque de ruine sont préoccupants, des travaux urgents de couverture étant nécessaires ; les services des Bâtiments de France et les collectivités territoriales ont décidé d'engager une restauration complète des toitures au printemps 2019. Ce bien privé n'est pas ouvert au public. Le château figure dans la base Mérimée et apparaît dans les listes départementales des monuments historiques et des châteaux du Cher.