Origine et histoire du Château de Lissieu
Le château de Lissieu, ancien château fort des XIe-XIIe siècles, se dresse dans le bourg de Lissieu, dans la métropole de Lyon. Il a été défiguré à la fin du XVIe siècle et au XIXe siècle. La porte fortifiée et la grosse tour sont inscrites aux monuments historiques par arrêtés des 28 avril et 8 mai 1936.
Un nouveau château y est construit au début du XIe siècle par le sire de Beaujeu. Dès le XIIe siècle la seigneurie appartient aux sires de Beaujeu et fait l'objet de revendications de l'archevêché de Lyon. En 1132 le pape Innocent II ordonne la démolition de ce château et de celui de l'Illié, ordre qui n'est pas exécuté en 1143. Aux XIIIe et XIVe siècles, le château est tenu par des chevaliers vassaux des Beaujeu, puis donné en 1298 par Guichard VI d'Albon-Forez à Henri de Villars, archevêque de Lyon. En 1326 Guillaume de Gleteins et en 1359 Henri Lambert en font aveu à l'archevêque ; en 1379 Messire Lambert est appelé par le roi à servir le châtelain de Chazay contre les troupes anglaises. La famille Lambert conserve la terre jusqu'au milieu du XVIe siècle ; Louise Lambert apporte la seigneurie en dot à la famille d'Arces. Antoine d'Arces, seigneur de Lissieu, est assassiné en septembre 1517 ; son fils Jean II lui succède. En 1591 une troupe de huguenots attaque la forteresse et fait sauter la porte principale ; Hugues Athiaud, seigneur de Lissieu, est fait prisonnier puis s'enfuit le jour de la Toussaint la même année. Hugues teste en faveur de sa nièce Marie Athiaud, qui apporte la seigneurie par son mariage à la famille de Boissat ; Pierre III de Boissat devient ainsi seigneur de Lissieu. Leur fils André Athiaud de Boissat (1610-1664), chevalier et maréchal des camps et armées du roi, leur succède sans alliance. Au XVIIIe siècle, la seigneurie appartient à Anne Nicolas Mermier, qui l'achète à Louis Tolozan de Monfort ; jugeant la demeure vétuste, il la cède en 1780 à Messire Lambert, qui la conserve jusqu'à la Révolution et transfère la seigneurie au château de la Roue à Chalamont.
L'essentiel de l'édifice date des XIe-XIIe siècles et trois tours sont encore visibles. Il subsiste des restes d'une enceinte flanquée, d'un donjon cylindrique, d'un logis et d'une porte surmontée d'une bretèche encadrée par deux tours rondes. Les constructions sont en pierre locale d'un jaune orangé, aujourd'hui décolorée par le temps. La porte principale a été reconstruite à la fin du XVIe siècle et des restaurations ont eu lieu au XIXe siècle. L'entrée se présente encore aujourd'hui visible tant de l'extérieur que de l'intérieur, et les trois tours constituent les vestiges les plus marquants.
La notice renvoie à plusieurs sources et publications historiques, parmi lesquelles des travaux de George Guigue (1825), Aimé Vingtrinier (1884), Auguste Bleton (1892), E. de Rolland et D. Clouzet (1901-1902), H. de Terrebasse (1905) et Émile Salomon (1936). Des liens et notices figurent également sur les portails consacrés aux châteaux, au Moyen Âge, à l'histoire militaire, au département du Rhône, à la métropole de Lyon et aux monuments historiques, ainsi que sur le site de la commune de Lissieu.