Origine et histoire du Château de Loyes
Le site du château de Loyes présente des vestiges de fortifications se succédant du XIe au XIXe siècle : la motte castrale dite « poype », les ruines de l'ancien château des seigneurs de Loyes (château de la Pie), le château moderne, le jardin régulier et le potager sont encore visibles. La seigneurie, passée entre de nombreuses familles régionales au cours du Moyen Âge et des temps modernes, a été transformée au XVIIIe siècle par Gabriel Dervieu de Villieu, qui fit bâtir au pied de la poype le château neuf servant de base au logis actuel. D'importants travaux au XVIIIe siècle furent suivis d'un incendie qui détruisit le sommet des tours et la toiture; des rénovations eurent lieu en 1840 avec la construction des communs, d'un bûcher‑cellier et d'écuries, puis la propriété fut acquise en 1850 par la famille Baboin. À la fin du XIXe siècle une église fut édifiée, scindant la motte, l'entrée du château fut modifiée et une muraille néo‑gothique fut élevée, comprenant trois tours crénelées, une tourelle, une grande voûte gothique, des chemins de ronde, une statue de Jeanne d'Arc et un petit bâtiment à façade en pierre. Le bâti conserve des éléments plus anciens : un escalier droit et voûté central, probablement issu des fortifications antérieures, et un escalier en rampe sur rampe du XVIIe siècle, orné au XIXe siècle des armoiries peintes des propriétaires. Le corps principal, tel qu'il se présentait au XVIIIe siècle, a vu ses toitures rabaissées après l'incendie (remplacement par un toit « à la bourgeoise ») et ses tours latérales recoupées; les communs ont été en grande partie rebâtis au XIXe siècle et une petite aile à l'est fut ajoutée par l'architecte Charles Roux‑Meulien dans les années 1890. Le parc mêle une partie à la française, attribuée par tradition à André Le Nôtre, et une partie à l'anglaise modifiée au XIXe siècle et agrémentée d'un bassin; on y rencontre tilleuls, marronniers et cèdres, un pont de pierre donnant accès au potager et des arcades anciennes qui servaient de volières au XIXe siècle. La poype a été partiellement recoupée lors des aménagements du parc mais demeure accessible par un sentier. Propriété privée, le château est partiellement inscrit au titre des monuments historiques : façades et toitures du château et de ses communs, la chapelle extérieure, l'enceinte et le portail néo‑gothique, le jardin régulier, le parc, la motte castrale, le pont belvédère, le potager et sa clôture, par arrêté du 28 mars 2008; parmi les personnalités liées au site figurent André Le Nôtre, Claude Desgot, Paul Jean Pierre Sauzet et Henry Baboin.