Origine et histoire du Château de Lupé
Le château de Lupé est un château fort remanié à la Renaissance, situé à Lupé, dans l'est du département de la Loire. Il domine la sortie amont des gorges de Malleval sur la rivière Batalon et contrôlait l’accès au plateau desservant le mont Pilat, à proximité du Rhône.
Sa silhouette actuelle est celle d’un polygone irrégulier, évoquant un D qui suit le socle rocheux, et s’organise autour d’une cour intérieure. Les spécialistes estiment qu’à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle une maison-tour, un donjon carré de quatre niveaux, et une enceinte servant de basse-cour furent d’abord érigés. Au XVe siècle, le château prit son aspect actuel en se développant à partir de cette enceinte et en délimitant une cour destinée à éclairer des pièces nouvellement créées ; l’ancien donjon fut ainsi inclus dans la construction et reste visible à l’angle nord-ouest. L’ensemble était couronné d’un chemin de ronde porté par des arcs trilobés et de mâchicoulis à triples corbeaux. Un nouveau donjon circulaire, en éperon, fut édifié à l’angle sud-est ; plus symbolique que défensif, il était pourvu de merlons et créneaux et coiffé d’une haute toiture en poivrière. L’accès principal se faisait au sud, par une porte unique ouverte sur la vallée et défendue par un pont-levis et une bretèche ; le pont-levis est encore attesté au XVIIe siècle. Un incendie des combles, à la même époque, entraîna la disparition du chemin de ronde de la façade nord-ouest et l’arasement du donjon circulaire au niveau des toits, dont les fenêtres d’étage subsistent encore. Les générations successives ont alternativement accentué les aspects défensifs, campagnards ou de demeure de plaisance, rendant notamment le château plus habitable par l’augmentation du nombre d’ouvertures ; à la Renaissance, la cour intérieure fut modernisée par l’ouverture de fenêtres à meneaux et de chapiteaux corinthiens.
Le cartulaire du monastère de Saint-Sauveur-en-Rue mentionne en 1066 un seigneur de Lupé, Guigo Falasterius. La famille Falasterius (francisée en Falatier) fit bâtir le castrum à la fin du XIIe siècle et le conserva plus de cinq cents ans, en transmettant la seigneurie par les femmes. La terre de Lupé passa par mariage en 1598 à Rostaing de la Baume, comte de Suze. Au début du XVIIIe siècle la famille, presque ruinée, vendit la baronnie de Bressieu en 1720 puis se sépara de Lupé en 1734 ; le château quitta alors définitivement la maison des seigneurs de Lupé et fut revendu à cinq reprises. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1981.