Château de Lustrac à Trentels dans le Lot-et-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château de Lustrac

  • 103-107 Lustrac
  • 47140 Trentels
Château de Lustrac
Château de Lustrac
Château de Lustrac
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XIVe siècle, XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures (cad. C 409, 443) : inscription par arrêté du 1er février 1988

Origine et histoire du Château de Lustrac

Le château de Lustrac, situé sur la commune de Trentels (Lot-et-Garonne), se présente comme un quadrilatère défensif cantonné, à chaque angle, d'une tour carrée. Les côtés sud et est étaient fermés par un mur d'enceinte, en partie entamé au XVIIe siècle, tandis que les deux autres côtés sont occupés par des constructions en retour d'équerre, le corps de logis principal se trouvant au nord. Une adjonction du XIXe siècle s'appuie contre l'aile ouest. L'appareillage associe briques, pierres et pans de bois. Un escalier central, placé au milieu du corps de logis et ouvert sur la cour intérieure, dessert chaque étage où s'alignent des pièces en enfilade ; chaque niveau communique aussi avec l'aile ouest. Au premier étage de la tour nord-est, un chemin de ronde établi sur le mur d'enceinte est relie la tour carrée sud-est. Une fenêtre à meneau du rez-de-chaussée sur l'élévation nord, à moulurations croisées, témoigne des campagnes de travaux menées entre la fin du XVe siècle et le milieu du XVIe siècle, période à laquelle le château a pris son organisation actuelle, composée de corps de logis et de dépendances hétérogènes.
Le site apparaît sous les noms de "Mote de Motriaco" ou "Monte-Naveisa" dans l'enquête de 1311; l'historienne L. Bourrachot a proposé sans preuve l'identification possible avec le castrum de Monfavès mentionné en 1259. Un établissement castral aurait peut‑être existé en bordure du Lot dès l'époque médiévale, puis été réactivé par la construction, à la fin du XIIIe siècle, du barrage et du moulin par Foulques de Lustrac. Ce dernier s'installa dans une tour chevaleresque dont une baie trilobée et une baie jumelée en remploi évoquent la transition des XIIIe et XIVe siècles.
Les revenus tirés des droits de passage, de meunerie et de pêcherie, ainsi que les faits d'armes de Naudonnet de Lustrac et l'alliance avec les Durfort, ont permis à la famille de Lustrac de s'élever parmi les grands seigneurs de l'Agenais. Au fil des siècles, le domaine passa successivement entre plusieurs mains : la famille de Masparraut, puis Lespinette-Le-Mayrat, avant d'être acquis en 1649 par Jonathan de Garrisson, qui fit réaliser des réaménagements dont atteste la pierre du portail datée de 1651. À la fin du XVIIe siècle, le domaine entra par mariage dans la famille de Scorbiac, qui le conserva jusqu'à la Révolution ; c'est vraisemblablement à cette époque que les tours furent découronnées.
Plusieurs dépendances figurant sur le cadastre de 1830 ont disparu. Le château fut délaissé au XIXe siècle puis acheté en 1891 par Joseph Maynot, qui développa une activité industrielle sur le site et y installa une scierie en 1914. Le château, la boulangerie et le moulin furent rachetés entre 1963 et 1973 et entièrement restaurés par les propriétaires actuels ; lors de ce chantier, les tours sud‑ouest, nord‑ouest et nord‑est furent notamment surélevées. L'ensemble du site — château, moulin, écluse, village et rive opposée située sur la commune de Trémons — a fait l'objet d'une protection; le site a été inscrit au titre des monuments historiques et protégé selon les décisions mentionnées dans la documentation conservée. Le château contrôlait autrefois le passage sur le Lot et la fonction du moulin de Lustrac.

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