Château de Maillé à La Chapelle-Bâton dans les Deux-Sèvres

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Maillé à La Chapelle-Bâton

  • D6
  • 79220 La Chapelle-Bâton
Propriété privée

Période

4e quart XVIe siècle, 1er quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de la poterne (cad. E 169) : inscription par arrêté du 29 mars 1971

Origine et histoire du Château de Maillé

Le château de Maillé, à Plounévez-Lochrist (Finistère), occupe l’ancien site nommé Coëtseizploë, « Bois des sept paroisses », en référence à sa juridiction. Il aurait d’abord été un château en bois élevé sur une motte féodale ; Alain de Kermavan (né en 1220, mort en 1263) en fut seigneur au XIIIe siècle. François de Lesquelen, probablement son père, prit ensuite le nom de Kermavan et descendait d’une branche cadette des comtes de Léon. La transition vers la pierre remonte au XIVe siècle sous l’impulsion de Tanguy de Kermavan. Certaines descriptions situent une construction au cours de l’année 1590.

L’accès au domaine se fait par une poterne qui se présente comme un porche encadré de deux grosses tours couronnées de lanternons ; leurs toitures sont ornées de trois lucarnes à fronton triangulaire et la ligne de faîte du mur du porche comporte une série de petites bornes à fronton triangulaire. De cette poterne part un mur d’enceinte qui ferme l’ensemble de la propriété ; les communs, placés au sud et à l’est, datent de la même époque que le bâtiment principal. Le logis principal est au fond de la cour, face au porche, implanté sur une terrasse accessible par un escalier, et son corps central est surélevé d’un niveau par rapport au reste du bâtiment.

Aux XVIe siècle, Maurice de Carman et son épouse Jeanne de Goulaine, sans doute influencés par Philibert Delorme, remanièrent le château et lui imprimèrent un style Renaissance. Ils ajoutèrent notamment un pavillon carré de trois étages rythmé par trois rangs de colonnes superposées appartenant, de bas en haut, aux ordres toscan, ionique et corinthien, et firent construire en 1555 la chapelle de Kermeur. Une des pièces conserve des peintures murales et du mobilier datant du XVIe siècle.

En 1541, Françoise de Kermavan épousa Jean de Ploësquellec à la condition que leurs enfants portent le nom et les armes de Kermavan ; leur fille Claude épousa en 1577 François de Maillé, seigneur de Villeromain, et le domaine passa alors à la famille des Maillé, riche maison tourangelle. François de Maillé fut tué en duel en 1600 par Guillaume Symon de Tromenec ; le gisant de François se trouve dans la chapelle de Tromenec à Landéda. Les terres relevant de la juridiction de Kermarvan furent érigées en marquisat par Louis XIII en août 1612 au bénéfice de Charles de Maillé, fils de François et Claude ; Charles mourut en 1628 et son épouse Charlotte d’Escoubleau en 1644. Donatien de Maillé, marquis de Carman, fut tué en duel le 29 mars 1652, et les terres furent érigées en comté le 12 janvier 1626 au bénéfice d’Henri de Maillé, qui mourut au château le 4 décembre 1628, donnant alors au lieu le nom de château de Maillé.

Plus tard, Henri de Maillé décéda le 4 septembre 1723 au château ; son fils Donatien II, né le 7 juin 1675 à Paris et colonel d’infanterie, mourut le 26 novembre 1745 au château. Donatien III, né en 1707 à La Rochelle et colonel du régiment de Bretagne-Infanterie, mourut à Saint-Domingue le 6 mai 1757, et Marie-Éléonore de Maillé épousa en 1733 Jean-Baptiste de Sade, devenant la mère du marquis de Sade.

En 1747, Donatien III, fortement endetté, vendit le château à Louis-Antoine de Rohan-Chabot, qui l’abandonna, laissant l’aile nord-ouest sans toiture et en ruine. Nicolas Ameline de Cadeville acquit le domaine en 1789, fit démolir la partie ruinée et entreprit la restauration du reste ; le château fut vendu comme bien national le 22 juin 1796, récupéré après la Révolution par la famille de Cadeville, puis vendu en 1812 au baron Paul Dein. Au XXe siècle, le baron Hugues Nielly acheta le domaine en 1900 et le reboisa, et en 1929 le vice-amiral Alfred Richard le restaura. Il appartenait ensuite à madame Élisabeth Richard et à son époux Michel Danguy des Déserts ; il est aujourd’hui la propriété de leur fils Loïc Danguy des Deserts.

Jean-Baptiste Ogée, qui situe par erreur le château dans la paroisse de Plougoulm, le décrit comme très ancien et relève les armoiries de la famille de Carman dans la grande salle, sous la devise « Carman, Dieu seul avant ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château fut occupé par les Allemands. Le monument fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 8 décembre 1981 pour ses façades, toitures, escaliers et cheminées, et d’une inscription relative au domaine depuis le 19 avril 1990.

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