Château de Mailloc dans le Calvados

Château de Mailloc

  • 14290 Valorbiquet
Château de Mailloc
Château de Mailloc
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Château de Mailloc
Château de Mailloc
Château de Mailloc
Château de Mailloc
Crédit photo : Edouard Hue (EdouardHue) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Façades et toitures : inscription par arrêté du 17 mai 1933

Origine et histoire

Le château de Mailloc, aussi appelé château des Quatre Mailloc, est un édifice en ruines situé sur l'ancienne commune de Saint-Julien-de-Mailloc, aujourd'hui dans la commune nouvelle de Valorbiquet, sur la rive orientale de l'Orbiquet, dans le Calvados, en Normandie. Il a été qualifié d'« une des merveilles monumentales de la Normandie ». Une première forteresse, détruite pendant la guerre de Cent Ans, était encore en ruine en 1462. Le site fut entièrement reconstruit à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle. En 1551, Jean de Mailloc rendit aveu à l'évêque de Lisieux, le cardinal d'Annebaut. Au XVIIe siècle, Gabriel de Mailloc fit élever la baronnie au rang de marquisat et remania profondément le château; les travaux furent achevés par son fils Gabriel-René de Mailloc. À la mort sans descendant de René-Gabriel en 1724, le domaine passa à la famille d'Harcourt, puis fut acquis en 1760 par la comtesse d'Houdetot. En 1816, le physicien et mathématicien Pierre-Simon de Laplace devint propriétaire; à sa mort en 1827, le domaine revint à sa fille Sophie-Suzanne de Laplace, épouse d'Adolphe-François, marquis de Portes. Leur fille Angélique de Porte transmit la propriété à la famille Colbert par son mariage avec Napoléon-Joseph, marquis de Colbert-Chabanais, dont la branche cadette prit le nom de Colbert-Laplace. Le château fut victime d'un incendie accidentel dans la nuit du 10 au 11 décembre 1925, provoqué par un feu allumé par une cuisinière logée dans une tour malgré une interdiction formelle des propriétaires. Le sinistre détruisit le bâtiment et son contenu; les secours arrivèrent sur place tôt le matin mais le feu fit rage jusqu'à midi. Le récit des faits mentionne que la salariée, qui avait pris l'argent de ses gages, fut arrêtée à la gare d'Orbec; la famille trouva refuge chez le jardinier. Le mobilier, les tapisseries des Gobelins, des meubles des XVIIe et XVIIIe siècles, des portraits, des porcelaines de Sèvres, l'épée de Charles Quint, ainsi qu'une riche bibliothèque de 20 000 ouvrages appartenant notamment à Pierre-Simon de Laplace furent en grande partie détruits. Le cabinet du savant, sa correspondance et ses instruments furent également perdus, de même que des ouvrages provenant de la bibliothèque de Colbert; un bréviaire ayant appartenu à Colbert fut sauvé grâce à l'intervention du propriétaire. Mal assuré, le château ne fut pas reconstruit. Avant sa destruction, l'édifice se présentait comme une grande enceinte quadrangulaire flanquée de grosses tours rondes aux angles, entourée de douves; les tours étaient pourvues de corniches et de mâchicoulis et le corps de logis comptait trente fenêtres. Depuis l'incendie, une aile a été restaurée et est habitée. Des photographies de Gustave William Lemaire documentent le site, montrant notamment la vue générale sur les douves, le hall et l'escalier, la bibliothèque et le salon de musique. Le château est partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 17 mai 1933, pour les façades sud-est et nord-est dans leur état actuel.

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