Origine et histoire du Château de Maisonseule
Le château de Maisonseule se situe à Saint-Basile, en Ardèche, et domine la vallée du Doux. Ses façades et sa toiture sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 21 mars 1983.
La partie la plus ancienne, le donjon dit de Saint-Louis, a été édifiée au XIIIe siècle et le château a longtemps servi de garnison avant d’être transformé en résidence au XVIe siècle. Les premiers seigneurs connus sont les Sahune (ou Assahune). Au XVIe siècle, l’héritière de Balthazard de Sahune, Phélise d’Asseyne, dame de Maisonseule, épousa en 1550 Guillaume de La Gruterie ; leur fils Alexandre eut notamment Gaspard de Maisonseule, reçu chevalier de Malte en 1614, et Jean qui lui succéda. Leur sœur Paule est reliée à la “guerre des amoureux”. Le dernier de la famille La Gruterie mentionné est Antoine, comte de Maisonseule et baron de Lamastre, chevalier de Malte en 1663 ; après sa succession le château passa aux Chevrier, puis en 1759 au marquis de Grollier, guillotiné en 1793, et fut vendu comme bien national.
En 1820 l’abbé Fustier transforma le château en établissement d’enseignement, ce qui permit la fondation de la congrégation des Basiliens deux ans plus tard ; le bicentenaire de la congrégation a été célébré au château en 2022. Après avoir servi de colonie de vacances et avoir été laissé à l’abandon, le domaine fut acquis en 1992 par Yves Lecoquierre Duboys de la Vigerie, connu sous le nom d’artiste Yves Lecoq. Le 8 septembre 2013, la foudre provoqua un incendie qui ravagea la toiture du donjon ; celle-ci a depuis été restaurée par des compagnons. Yves Lecoq a vendu le château à Aymar Hénin, président du directoire de Vacanceselect, le 27 octobre 2022 ; celui-ci souhaite en faire un hôtel de luxe.
Sur le plan architectural, le château a été construit aux XIIIe et XIVe siècles et remanié au XVIIe siècle ; son enveloppe (façades et toitures) bénéficie de la protection au titre des monuments historiques. Il est entouré de douves sèches et composé de bâtiments disposés autour d’une petite cour, le donjon de Saint-Louis étant situé à l’angle nord‑ouest. Ce donjon rectangulaire (12,60 m sur 8,20 m) comprend au rez-de-chaussée une cave voûtée en berceau et trois étages ; l’étage supérieur était autrefois couronné d’une plate-forme crénelée avec un chemin de ronde extérieur porté par des corbeaux de pierre, et des hourds en bois étaient encore visibles après la Seconde Guerre mondiale. Il ne restait qu’une des quatre échauguettes, mais les travaux de restauration ont permis la reconstitution des quatre éléments d’origine ; le terme “maisoncelle” aurait pu donner son nom au château. Aux XIVe et XVe siècles furent ajoutées des ailes et des murailles formant un quadrilatère : l’aile nord, comportant une cuisine, une salle et la tour nord‑est dite « tour des Oubliettes », l’aile est en équerre se terminant par une autre tour, et des murailles complétant l’enclos. Au XVIe siècle le château fut adapté en résidence avec l’ouverture de fenêtres à meneaux dans le donjon, la création de portes de communication et l’aménagement d’un oratoire au premier étage de la tour nord‑est ; en 1624 il connut un remaniement important avec la construction de l’escalier et de la porte actuels, l’ouverture de larges baies à meneaux, la réfection des planchers et la décoration peinte des poutres et des grands salons, ornés en corniche des blasons des seigneurs successifs.