Origine et histoire du Château de Malevirade
Le château de Malvirade, aussi appelé Malevirade, se situe à Grézet-Cavagnan, dans le Lot-et-Garonne, en Nouvelle-Aquitaine. C'est un édifice du XVIIe siècle partiellement inscrit aux monuments historiques par arrêté du 28 décembre 1995. Le bâtiment comprend un corps de logis cantonné de deux pavillons et une aile en retour d'équerre. Une salle du pavillon sud conserve des poutres peintes représentant des scènes de chasse tropicale et une frise de trophées militaires. L'édifice a été fortement remanié à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Le site trouve ses origines dans des aménagements défensifs ordonnés au temps d'Aliénor d'Aquitaine, qui fit reconstruire des tours et des places fortes le long de la frontière est de l'Aquitaine. Un alignement de châteaux suit cet ancien tracé frontalier, parmi lesquels figurent Malevirade, Cavagnan, Labastide, Plantey, Lacaze, Archambaud, Fontpeyre, Molayres et Sendat. Le château a été transformé à partir du dernier quart du XVe siècle par la famille Sacriste, qui acheva les travaux au siècle suivant. Pierre de Sacriste, vassal des Albret, est cité comme premier occupant après la bataille de Castillon en 1453. Les pierres utilisées provenaient en partie de carrières bordelaises et furent acheminées par bateau sur la Garonne puis par charrettes jusqu'au Grézet, tandis que le bois de charpente était fourni par les forêts voisines. Malgré ces ressources, quelques aménagements défensifs restèrent nécessaires en raison des guerres de religion qui affectèrent la région et Casteljaloux. Des documents et des croquis historiques montrent l'enceinte du château, les tours initiales, les limites de la Gascogne ancienne et des vues depuis la route. En 1577, Bernard de Brocas fut tué près du château lors d'un combat mené par les Réformés de Casteljaloux ; d'Aubigné rapporte que l'engagement fut très acharné et que Brocas et un autre combattant se seraient tranché la gorge. La Vachonnière, gouverneur commandant les assaillants, périt au cours de cet affrontement et d'Aubigné, alors lieutenant, fut grièvement blessé. Bernard de Brocas était le père d'un cadet, Colin de Brocas, auteur de la famille de Brocas de Lanauze. La famille Sacriste reste liée au château au XVIIe siècle : Alexandre et Pierre Sacriste assistent à un mariage en 1642, Jeanne Sacriste épouse Nicolas de Brocas en 1644 et un Antoine de Brocas meurt à Casteljaloux en 1709. L'origine du toponyme "Malvirade" est incertaine : il pourrait associer l'ancien occitan virada, « tournant », à l'adjectif mala ou male, « mauvais », mais la signification exacte et la date d'attribution du nom restent difficiles à préciser.