Origine et histoire du Château de Marcilly
Le château de Marcilly se situe au hameau de Marcilly, sur la commune de Cervon dans la Nièvre, en Bourgogne-Franche-Comté. Perché sur un promontoire au bord d'un ancien gué de l'Yonne, il se trouve à environ 6 km au sud de Corbigny, en lisière de la RD 985, et on y accède depuis Cervon par une avenue bordée d'arbres et fermée par une grille en fer, puis par un pont dormant franchissant une douve sèche. Édifié au milieu du XVe siècle par Jean de Salazart, gentilhomme espagnol et baron du lieu, le château présente à l'origine une forme triangulaire et des bâtiments organisés en quadrilatère défendu par quatre tours d'angle. Le principal corps de logis a été flanqué, en 1865, de deux grosses tours et de deux cavaliers à cul-de-lampe ; des communs ont été repris dans la première moitié du XVIIIe siècle et l'ensemble a été fortement remanié aux XIXe et XXe siècles, notamment en 1915 et en 1970. Selon l'abbé Baudiau, une ceinture de murailles fortifiée et précédée de fossés protégeait le château sur trois faces tandis que l'Yonne le défendait du quatrième côté ; il subsiste encore deux tours de cette enceinte. Le bâtiment a été le siège d'une baronnie relevant en partie de l'abbaye Saint-Léonard de Corbigny ; la seigneurie passa successivement entre plusieurs familles, notamment celles de Salazart, Bondault (ou Boudault), Leroy, La Forest, Jaucourt, Mesgrigny — liée par alliance à la famille du maréchal Vauban — puis Le Pelletier de Rosembo et Le Peletier d'Aunay. Pierre-Antoine, abbé de Cervon, est signalé comme seigneur et résident à Marcilly en 1729, et la propriété appartenait encore, en 1865, à Honoré-Joseph-Octave Le Peletier d'Aunay qui y résidait. Le rez-de-chaussée du corps de logis est surélevé et flanqué de deux tours rondes ; la tour sud-ouest paraît la plus ancienne et sa base comprend une pièce voûtée dont les embrasures de canonnières ont été transformées en fenêtres étroites, un escalier inséré dans l'épaisseur du mur desservant l'étage. La tour nord-ouest présente des dispositions similaires et ses fenêtres furent agrandies au XVIIIe siècle. La façade sur la cour intérieure conserve au centre une porte du XVIIe siècle et des tourelles en encorbellement aux extrémités, dont l'une renferme un escalier ; ce niveau comprend quatre grandes pièces voûtées d'arêtes, dont une communique par un escalier à l'étage. Une aile en retour d'équerre est une réalisation du XIXe siècle qui intègre partiellement une tour remaniée ; les courtines ont été supprimées au XVIIIe siècle sans que les tours d'angle aient été touchées. Les combles ont été aménagés au XVIIIe siècle et percés de fenêtres à croupe mansardée, disposées sur un niveau d'un côté et sur deux de l'autre. Le parc du château est remarquable ; une galerie souterraine de captage d'eau a révélé la présence d'un Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) fin décembre 2019. Sur la terrasse sud se dressait jadis une chapelle castrale, détruite en 1792. Parmi les particularités du lieu figurent des pièces de canon liées à la prise de Philippsbourg, offertes à Vauban par le Grand Dauphin, et de nombreux souvenirs du maréchal Vauban qui y sont conservés. Le château est une propriété privée et ne se visite pas. Les communs, la chapelle du XVIIe siècle et les décors intérieurs (cadastre F 527 et 591) sont protégés depuis le 8 novembre 1996 par inscription à l'inventaire des monuments historiques.