Origine et histoire
Le château de Mareuil se situe sur la commune de Mareuil‑sur‑Belle, dans le département de la Dordogne en région Nouvelle‑Aquitaine. Il occupe l’entrée nord du bourg, en bordure de la route départementale 939 (ancienne RN 139) et de la Belle, qui alimentait autrefois ses douves. Siège d’une des quatre baronnies du Périgord, le château est aussi le lieu de naissance du troubadour Arnault de Mareuil, auteur des « Saluts d'amour » (1170‑1200). L’édifice, partiellement en ruines, est protégé par des fossés en eau et présente une forme irrégulière organisée selon un plan triangulaire flanqué de tours aux angles. Deux tours rondes encadrent l’entrée, percée d’une porte en anse de panier qui ouvre sur la cour intérieure ; la chapelle se trouve à proximité de cette entrée. Dans l’angle opposé de la cour s’élève le donjon carré qui abrite un escalier monumental. Les intérieurs sont généralement lambrissés et ornés de grandes cheminées en bois dans le goût du XVIIe siècle. L’édifice actuel succède à une construction plus ancienne, détruite lors des combats de la guerre de Cent Ans, et a été reconstruit sur d’anciennes fondations au XVe siècle. Il a été incendié durant les guerres de religion, puis abandonné un siècle et demi plus tard. Après plusieurs ventes, Isabelle de Beauville l’acquit au XVIIe siècle et le légua à sa fille Jeanne‑Françoise, épouse de Daniel de Talleyrand‑Périgord ; ceux‑ci et leur descendance entreprirent des travaux de restauration mais n’y résidèrent que rarement et le laissèrent à l’abandon lors de la Révolution. En 1883, Mareuil entra dans le legs d’Élie‑Roger‑Louis de Talleyrand‑Périgord à l’Hôpital de Chalais, qui transforma le domaine en exploitation agricole. Racheté en 1963, le château fut restauré, remeublé et de nouveau habité par les ducs de Montebello, « princes de Sievers », descendants du maréchal d’Empire Jean Lannes. Le château est classé au titre des monuments historiques par liste depuis 1862. Bâti sur une motte, il réunit des constructions des XVe au XVIIIe siècles disposées en L ; à la jonction des deux corps de bâtiments s’élève une tour rectangulaire, l’ancien donjon. L’accès se faisait par une tour‑porte située sur la contrescarpe du fossé, avec un petit corps de garde adossé ; une longue rampe montante, bordée d’un parapet percé d’embrasures pour armes à feu et formant une barbacane sur une trentaine de mètres, conduisait à un pont dormant franchissant le fossé, autrefois interrompu par un pont‑levis. Le passage voûté de l’entrée est encadré de deux tours munies d’embrasures à canons et était défendu par un pont‑levis, un double vantail et une herse. La chapelle est de style gothique flamboyant. Une partie des anciens communs sert aujourd’hui de résidence au duc de Montebello et à sa famille, tandis que la majeure partie des espaces seigneuriaux et militaires — tours et murs, donjon, salles de garde et de réception, cabinet, chapelle, haute et basse‑cour — est ouverte à la visite. La collection familiale de Montebello, abritée au château, comprend notamment une section consacrée à Napoléon Ier et au Premier Empire. Les visites, toujours guidées en raison du caractère résidentiel et historique du site, ont lieu de juin à septembre du lundi au samedi et sont assurées par Benoît de Montebello ou un employé du site. Situé en marge des principaux circuits du Périgord, le château accueille une fréquentation modérée. Des travaux de préservation et de rénovation, jugés nécessaires, ne sont pas envisagés avant 2024 faute de financements.
