Origine et histoire du Château de Marguerite de Bourgogne
Le château de Couches, dit château de Marguerite de Bourgogne, est une demeure fortifiée médiévale inscrite au titre des monuments historiques, située sur la commune de Couches en Saône-et-Loire, sur un replat dominant la vallée de la Creuse en contrebas de la ville. Édifié et agrandi entre les XIIe et XVe siècles, il faisait partie des anciennes forteresses du duché de Bourgogne et protégeait la route de Paris à Chalon via Autun. Démantelé au XVIIe siècle, il a été partiellement reconstruit dans la seconde moitié du XIXe siècle par l’ajout d’un corps de logis de style néo-gothique. Le château occupe un vaste quadrilatère encore ceint de murailles arasées sur trois côtés ; à l’angle sud-est se dresse une haute tour vraisemblablement du XIIe siècle qui contrôlait l’accès primitif et reçut au XVe siècle une tourelle hors-œuvre abritant un escalier à vis. La courtine orientale porte la base d’une tour carrée démantelée et la fortification conserve deux tours rondes du XIIIe siècle encadrant la chapelle. La chapelle, de style gothique flamboyant, fut construite en 1460 par Claude de Montagu à l’emplacement d’un petit sanctuaire ; elle précède un corps de logis rectangulaire flanqué de deux tours carrées relevant du style « troubadour » du XIXe siècle. Le domaine comprend également un clos viticole produisant des vins d’appellation Bourgogne côte‑du‑couchois. Le fief appartenait dès le XIe siècle aux seigneurs de Couches, Gaudry ayant entrepris la construction de la forteresse ; il passa par mariage au XIIe siècle à Hugues, seigneur de la Roche‑Nolay, et connut un nouvel agrandissement au milieu du XIIIe siècle par son arrière‑petit‑fils, également nommé Hugues. À la fin du XIIIe siècle, la petite‑fille de ce dernier, Marie de Couches, transmit le domaine en dot lors de son mariage avec Étienne Ier de Bourgogne‑Montaigu. Au XVe siècle Claude de Montaigu fit transformer la forteresse ; mort en 1471 au combat de Buxy, la propriété échut ensuite à des parents des familles Blaisy et Rochechouart par succession et alliances. En 1590 le château fut pris et pillé par Antoine du Prat, qui fit tuer la garnison, puis la forteresse fut démantelée. Il resta dans la famille de Rochechouart sur deux générations avant d’être transmis en 1631 par legs à Anne Pot, puis, par alliances familiales, à la famille Fuligny‑Damas, notamment à Henry‑Anne de Fuligny‑Damas. Au XVIIe siècle, des droits concurrents appartenaient aussi à la famille d’Aumont, liée aux Montaigu par un mariage de 1456. En 1844 le comte Odet‑Louis‑Joseph de Montagu racheta le château en ruine et fit entreprendre d’importants travaux de réfection, reconstruisant les bâtiments d’habitation dans le style néo‑gothique. À partir de 1946, le donjon et la chapelle furent restaurés et la famille de Léonard Cayot y rassembla des collections d’objets d’art ; en décembre 2009 le couple Poelaert acquit la propriété et lança un programme de rénovation et de mise en valeur. Une théorie non sourcée soutient que la reine Marguerite de Bourgogne, répudiée par le roi Louis X, aurait été recueillie par sa cousine Marie de Couches et serait morte en 1333 au lieu de la date habituellement donnée, ce qui expliquerait l’appellation populaire du château ; cette hypothèse demeure sans preuves mentionnées ici. Le site présente, outre le donjon et la chapelle Saint‑Ruf, un portail gothique, une esplanade aménagée sur le rempart inférieur, des couvrements d’escaliers composés d’arcs successifs décalés et les vignes du clos Marguerite situées à proximité. Le château fait partie depuis une vingtaine d’années des lieux ouverts au public réunis au sein de « La Route des châteaux en Bourgogne du Sud ». En novembre 1986, le vidéoclip de la chanson « Cry Wolf » du groupe norvégien a‑ha y a été tourné par Steve Barron.