Origine et histoire du Château de Marines
Le château de Marines est un édifice situé place Peyron, à Marines (Val-d'Oise), au carrefour de la rue Jean-Jaurès (RD 28), de la rue de la Libération et du boulevard de la République. Il date de la Renaissance et résulte de la construction par Adrien Thiercelin de Brosse, qui reçut en 1521 la Haute Justice et le tabellionage de Marines de la part de François Ier. Thiercelin de Brosse fit édifier la résidence qui constitue l'actuel château ; il participa ensuite à l'achèvement du château de Blois et à l'agrandissement du palais du Luxembourg à la demande de Marie de Médicis, puis devint chancelier d'Henri IV. Aux alentours des années 1530, Jean Calvin trouva refuge dans les bois proches d'Arthies, près de Marines, et y écrivit une partie de son œuvre. Pendant les guerres de Religion, Henri IV fit une halte au château la nuit du 11 août 1589 et y rédigea une lettre, conservée à la Bibliothèque nationale, évoquant les habitants du Vexin. Après l'abjuration d'Henri IV, la famille de Brosse fut ruinée et vendit le domaine en 1603 à Nicolas Brûlart de Sillery. Sillery, devenu chancelier d'Henri IV en 1606, fit construire un important couvent pour les Oratoriens près de l'église de Marines, où Nicolas Malebranche écrivit Les Conversations chrétiennes ; la famille de Sillery conserva le domaine jusqu'en 1659. L'Oratoire resta attaché au domaine jusqu'en 1901, date à laquelle la famille Batardy-Joly le donna à l'évêché de Versailles, dernière donation avant la séparation des Églises et de l'État en 1905. Le 24 janvier 1659, Louis Brûlart de Sillery et son épouse cédèrent la seigneurie de Marines au marquis de Créquy pour 660 000 livres tournois ; celui-ci fit aménager le parc à la française par André Le Nôtre et fit édifier une chapelle mortuaire par l'architecte Jacques Lemercier. Compromis dans l'affaire Fouquet, le marquis connut un exil temporaire à Marines avant de reprendre sa carrière militaire ; il mourut dans son château et son fils unique périt au combat en 1702. La propriété passa ensuite à Thomas Rivié au XVIIIe siècle ; la famille de Gouy d'Arsy, par alliance, conserva le domaine jusqu'en 1889, date de son acquisition par Madame Paul Batardy. À la mort de Madame Batardy en 1942, le domaine revint aux petits-enfants, M. André Joly et son épouse ; il appartient encore aujourd'hui à leurs descendants. Paul Cézanne séjourna à Marines en 1888 et 1890 et peignit une vue intitulée « Le Château de Marines ». Les plafonds peints de trois pièces du premier étage sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 9 novembre 1984, et le parc est classé au titre des sites par arrêté du 25 février 1974. Le bâtiment principal a peu changé ; une petite tourelle donnant sur la place Peyron, qui servait de chambre de justice où le seigneur exerçait son droit de « bâton et de sang », a disparu, et les mansardes ont été remplacées par des fenêtres. Parmi les ressources et références figurent la base Mérimée ainsi que les portails consacrés au Val-d'Oise, aux châteaux de France et aux monuments historiques ; une médiathèque rassemble également des documents sur le château de Marines. L'article original signale toutefois un manque de sources.