Origine et histoire du Château de Marsac
Le château de Marsac se dresse sur une colline au centre du village de Marsac, à la limite du Gers, dans le Tarn-et-Garonne. Ses façades et ses toitures sont inscrites au titre des monuments historiques et l'ensemble de l'édifice est classé. La partie la plus ancienne est une grosse tour carrée à l'entrée ; une partie de cette tour et la base d'une courtine percée d'archères cruciformes ont été remaniées. Au rez-de-chaussée de la tour, une salle voûtée en berceau communique avec l'étage par une trappe ménagée dans la voûte. Ces éléments sont attribués aux XIIe, XIIIe ou XIVe siècles selon les sources. À la Renaissance, le château fut profondément remanié et agrandi. Escalier et fenêtres sont datables par comparaison avec des châteaux voisins, les années avancées variant selon les études (1536 ; 1557). Le mur de la galerie, élevé sur celui de la courtine percée de meurtrières, a été remonté probablement entre 1557 et 1563. Des travaux ont encore été menés aux XVIIIe et XIXe siècles, comprenant le percement de nouvelles fenêtres et la destruction de la partie supérieure, aujourd'hui découronnée. Pendant la Restauration, un corps de bâtiment fut ajouté, son extrémité servant de chœur à une chapelle néo-gothique restée inachevée, et en 1859 une porte-fenêtre fut percée pour accéder à un balcon. Malgré ces adjonctions, la demeure conserve un aspect austère, notamment dans ses parties intérieures féodales aux murs épais. À partir de la Renaissance, cet aspect s'atténue par des décors sculptés et peints, des parquets, l'ouverture à la lumière naturelle et l'aménagement d'un salon et d'une bibliothèque au XVIIIe siècle. Ces aménagements ont apporté du confort et modifié la vocation guerrière du château, illustrée par la devise latine "Cedat violentia patientiae" peinte sous les armoiries de la famille de Reversat sur le manteau d'une cheminée. Le château était à l'origine le siège d'une seigneurie : en 1277 il appartenait à Sans Garcié de Manas, au seigneur de Preissac et aux Montesquiou, barons anglais. En 1563 des écuries et des communs furent construits pour fermer une cour ; ils furent démolis au début du XIXe siècle, ouvrant la vue sur le village. En 1641 Jean de Montesquiou devint le seul seigneur, puis en 1677 la seigneurie revint à Jean-Paul de Rochechouart, « marquis » de Faudoas. En 1741 Melchior François de Reversat de Céles, conseiller au Parlement de Toulouse, devint seigneur de Marsac par héritage de son épouse Marie Thérèse d'Auterive. Le château est une propriété privée et ne se visite pas. Le testament olographe de Victor de Marsac du 1er décembre 1862 détaille un domaine foncier de 425 hectares principalement sur la commune de Marsac, ainsi que 8 ha 80 a de vignes à Poupas et 2 ha 50 a de prairie à Gramont. Sur les 1 489 hectares de la commune, la famille de Marsac possédait environ le quart, dont 50 hectares de bois et forêts et 34 hectares de vignoble ; le reste était partagé entre terres labourables, prairies et prés. Le domaine comprenait onze métairies — du Jardin (autour du château), de Lamourette, du Peyrès, de Lassalle, de Sausse, de Lacassagne, du Corneillon, de Vincens, du Bousquet, de la Bordeneuve et du Pontmartin — ainsi qu'un moulin à eau et un moulin à vent. Chaque métairie comportait une ferme, des bâtiments d'exploitation, un jardin potager, des prairies, des pâtures, des terres labourables, un bois et au moins une vigne.