Origine et histoire du Château de Marzac
Le château de Marzac, propriété privée implantée sur la commune de Tursac (Dordogne, Nouvelle-Aquitaine), domine la Vézère d'environ soixante mètres depuis une hauteur formant un méandre, face à l'abri de la Madeleine et à un kilomètre au sud‑ouest du bourg de Tursac. Avec les ruines du Petit‑Marzac, situé au‑dessus de l'abri de la Madeleine, le repaire contrôlait autrefois la navigation sur la rivière. Il doit son nom à la famille de Marzac, dont Guichard de Marzac est le premier membre cité, dans une lettre adressée en 1294 au bailli de Sarlat. Pendant la guerre de Cent Ans, le site passa alternativement sous domination anglaise et française ; en 1420, les habitants de Sarlat et le sénéchal de Périgord s'en emparèrent. L'édifice actuel a été bâti au XVe siècle ; une chapelle y fut ajoutée au XVIe siècle et un grand pigeonnier au XVIIe siècle. Au fil des siècles, la seigneurie appartint aux Campniac, puis passa par héritage et décret à la maison de Roffignac ; Christophe de Roffignac est notamment cité comme seigneur de Couzages et de Marzac. Plus tard, le château fut la propriété de Marie‑Madeleine Bart (1697‑1781), qui épousa Marc de la Barthe en 1732 ; leur fille Marie de la Barthe de Thermes épousa en 1756 François de Carbonnier, devenu marquis de Marzac. En 1865, le domaine entra dans la famille de Fleurieu par le mariage de Marie Marguerite Carbonnier de Marzac avec Henri de Fleurieu. En juin 1915, le comte Alphonse Claret de Fleurieu accueillit les peintres Foujita et Kawashima, Foujita quittant le château en février 1916. En 1987, le domaine fut acquis par une famille danoise représentée par une société britannique, puis, après des impayés et une mise aux enchères infructueuse en mars 2018, la banque créancière luxembourgeoise en devint propriétaire. La famille Guyot, déjà propriétaire du château de Bridoire à Ribagnac, acheta Marzac en septembre 2019 pour le restaurer et envisagea d'en ouvrir les lieux au public sous la forme d'un jeu d'évasion ; le projet fut affecté par la pandémie de Covid‑19, malgré la restauration du rez‑de‑chaussée et du premier étage en 2020. Le château était inhabité depuis environ trois décennies avant ces travaux. Il fait l'objet de protections au titre des monuments historiques : les vestiges du cloître ont été inscrits le 13 mars 1963, puis la chapelle, le pigeonnier et ses deux bâtiments accolés, la terrasse et ses murs de soutènement, le jardin avec clôture et bassin, ainsi que les façades et toitures du château et des communs ont été inscrits le 15 mars 1991. Architectoniquement, le logis rectangulaire est flanqué de quatre tours circulaires aux angles, tandis qu'une tour carrée abritant un escalier renforce la façade sud‑ouest. La tour sud contient une chapelle voûtée d'ogives qui conserve des restes de peinture ; certaines salles et galeries présentent des décors peints. Tours et logis sont couronnés de chemins de ronde, créneaux, merlons, meurtrières de fusillade et mâchicoulis, et les façades sont percées de fenêtres à meneaux. Une accolade trilobée rythme l'intervalle entre chaque console ; en avant de la tour carrée subsiste une muraille dont le chemin de ronde a disparu. Au revers de cette construction, qui délimite une petite cour intérieure rectangulaire, s'appuient deux niveaux de galeries voûtées d'ogives ornées de peintures. Le château s'élève sur une terrasse en terre‑plein bordée au sud‑est et au nord‑est par des murs de soutènement, et au sud‑ouest et au nord‑ouest par de grands communs ; des douves qui l'entouraient ont été comblées. À l'ouest de l'ensemble se dresse un pigeonnier rond encadré de deux pavillons et, au‑delà des communs au sud‑ouest, un jardin à la française avec un bassin. En 2018, le domaine comprenait encore des granges, neuf maisons avec piscine et un terrain de 288 hectares couvert de bois et de terres agricoles. Certaines scènes de la série télévisée Fortune de France ont été tournées au château en 2023.